Table of Contents
- LE CHRIST DANS L'ISLAM
- LES TRAITS DISTINCTIFS DU CHRIST DANS LE CORAN
- LES MIRACLES DU CHRIST DANS LE CORAN
- LA FILIALITE DU CHRIST DANS LE CORAN
- LA DIVINITE DU CHRIST DANS L'ISLAM
- L'HUMANITE DU CHRIST DANS L'ISLAM
- LE CHRIST DANS LA SAINTE BIBLE
- LA DIVINITE ET L'HUMANITE DU CHRIST
- LA DOCTRINE DE LA SAINTE TRINITE
- L'IDENTITE DES TROIS PERSONNES DE LA TRINITE
- REPONSES AUX OBJECTIONS
- A. QUESTIONNAIRE
Le Christ est mentionné 93 fois et dans 15 versets du Coran. La pensée musulmane se réfère à ces versets chaque fois, que dans les discussions, il est question de la personne du Christ.
Le plus souvent, dans l'interprétation de ces versets coraniques, les théologiens musulmans ont recours à des textes chrétiens. Cependant, si l'on considère leurs commentaires, on est obligé de constater qu'ils n'acceptent des textes chrétiens que ce qui leur semble en accord avec la pensée musulmane; ils refusent catégoriquement toute tentative de conciliation entre Evangile et Coran, en raison des différences fondamentales entre les deux croyances et entre les récits présentés dans les deux livres. Dans leurs efforts à soutenir la validité du Coran, ils allèguent l'altération (ou la corruption) de l'Evangile à chaque fois que son texte contredit le Coran.
Dans cet écrit, j'essayerai de présenter la pensée coranique dans son graduel développement, quand elle s'oppose aux doctrines chrétiennes.
Je voudrais commencer par un fait: quiconque étudie le Coran est obligé de reconnaître que les premiers textes coraniques, ceux datant de la période mekkoise, sont très bienveillants à l'égard du christianisme et bien disposés à l'égard du Christ, de ses disciples, ainsi que des membres du clergé et des moines. Par contre, vers la fin de la période médinoise, les versets coraniques sont devenus acrimonieux, hostiles aux chrétiens, rejetant totalement la divinité du Christ. Sans aucun doute, les raisons en furent purement tactiques. Mohammed a cru voir dans le dogme de la trinité une menace contre l'unicité de Dieu, qui est la base de son message et la confession de l'islam. Pour prévenir tout compromis concernant ce sujet, un grand nombre de versets coraniques critiqueront sévèrement la doctrine de la trinité et accuseront les chrétiens de polythéisme, puisqu'ils associeraient à Dieu des partenaires et qu'ils exagéreraient dans leur religion.
Mohammed était peut-être troublé par la conception trinitaire soutenue par quelques sectes chrétiennes hérétiques, dispersées dans la péninsule arabique, et pour lesquelles la trinité consistait en Dieu, sa partenaire Marie et leur fils 'Isa (Jésus). Bien qu'aucun authentique chrétien ne soutienne une telle doctrine, les musulmans en ont fait leur cheval de bataille, et qu'ils n'ont jamais abandonné, malgré toutes les explications données, en toutes occasions, par les chrétiens.
Il existe aussi un autre contentieux profondément enraciné, et dû au verset coranique suivant: Jésus, fils de Marie, dit: ‘Ô fils d'Israël! Je suis, en vérité, le Prophète de Dieu envoyé vers vous pour confirmer ce qui, de la Torah, existait avant moi; pour vous annoncer la bonne nouvelle d'un Prophète qui viendra après moi et dont le nom sera: 'Ahmed’. Mais lorsque celui-ci vint à eux avec des preuves incontestables, ils dirent: ‘Voilà une sorcellerie évidente!’ (Sourate As-Saff - Le Rang - 61.6).
Dans un entretien d'Abu Jaafar al Tabari, cité par Muawiyeh ben Salih, Sa'id ben Suwaid, Al Ala bin Hilal al Sulami et I'rbâd bin Sariah, celui-ci disait: J'ai entendu l'Envoyé d'Allah dire: ‘J'ai été prédestiné, par Dieu, à être le sceau des prophètes. Adam a été réellement confectionné de terre. Je vous informerai d'abord que mon père Abraham avait prié pour moi et que 'Isa (Jésus) aussi parlait de moi; c'est là, la vision qu'a eue ma mère. De même, les mères des prophètes virent que, lorsque ma mère me donna naissance, une grande lumière est sortie d'elle, suffisante pour éclairer les palais de Damas’.
Les musulmans prennent cette parole à la lettre, et comme l'Evangile ne contient aucune allusion prophétique, ni aucune parole de Jésus concernant Mohammed, ils disent que l'Indjil (l'Evangile) a été corrompu.
Il y a encore une troisième difficulté; c'est la foi des chrétiens en ce qu'ils considèrent comme la vérité essentielle de leur religion: la passion et la crucifixion du Christ relatées dans l'Evangile.
Le Coran dénie la crucifixion; il s'adresse aux juifs, en ces termes: Et parce qu'ils ont dit: ‘Oui, nous avons tué le Messie, Jésus, fils de Marie, le Prophète de Dieu’. Mais ils ne l'ont pas tué; ils ne l'ont pas crucifié, cela leur est seulement apparu ainsi. Ceux qui sont en désaccord à son sujet restent dans le doute; ils n'en ont pas une connaissance certaine; ils ne suivent qu'une conjecture; ils ne l'ont certainement pas tué, mais Dieu l'a élevé vers lui: Dieu est puissant et sage (Sourate An-Nisâ' - Les Femmes - 4.157,158).
Il y a enfin un quatrième litige: c'est que les chrétiens croient que le Christ est le Fils de Dieu. Le Coran condamne cette croyance dans de nombreux versets qui seront cités, dans ce livret, aux endroits appropriés, avec les interprétations et commentaires des érudits.
Malgré l'opposition de l'islam aux doctrines chrétiennes fondamentales, le Coran reconnaît les attributs et le rang du Christ, qui le placent largement au-dessus de tous les êtres humains. Ces traits particuliers sont manifestes dans son mode de vie et sa conduite, dans son enseignement et sa personne. Si nous les comparons à ceux que le Coran attribue aux autres prophètes et envoyés, nous constatons qu'il ne leur accorde aucun des traits propres à Jésus, même pas à Mohammed.
Nous lisons dans le Coran: ... et Marie, fille d'Imran, qui garda sa virginité. Nous lui avons insufflé de notre Esprit; elle déclara véridiques les Paroles de son Seigneur et ses Livres. Elle était au nombre de ceux qui craignent Dieu. (Sourate Al-Tahrim - L'Interdiction - 66.12; voir aussi El-Anbiya - Les Prophètes - 21.91.)
Al Fakhr Razi dit: ‘Nous lui avons insufflé de notre Esprit’ signifie ‘en 'Isa (Jésus)’, alors que celui-ci était dans le sein maternel. Mais il y a désaccord quant à la personne qui insuffla l'Esprit.
Certains disent que le souffle provenait directement d'Allah, puisqu'Allah a dit: Nous lui avons insufflé de notre Esprit. Cette déclaration montrerait que c'est bien Allah lui-même qui a insufflé.
D'autres, au contraire, disent que c'est Gabriel qui insuffla, en se basant sur une déclaration attribuée à Gabriel: “Je t'ai abordée”.
Il y a aussi désaccord quant à la manière dont se fit cette insufflation.
Selon les dires de Wahb, c'est Gabriel qui souffla dans la gorge de Marie, et ce souffle atteignit sa matrice.
Une autre version dit qu'il souffla dans le rebord de ses vêtements, et elle conçut.
Al Saddi dit: Il saisit sa manche et souffla dans son flanc, et cela pénétra jusque dans son sein et elle conçut. Alors, la sœur de Marie - la femme de Zacharie - vint la visiter et l'assister, et pendant son entraide elle sut que Marie était enceinte et Marie lui parla de son état. La femme de Zacharie dit: ‘Je constate que l'enfant en mon sein adore celui qui est en ton sein’. Cette affirmation est conforme à ce qui est écrit dans la Parole de Dieu.
Pour une quatrième version, le souffle entra dans la bouche de Marie, atteignit sa matrice et elle conçut aussitôt.
Ibn Abbas dit: Gabriel ouvrit le vêtement intérieur avec ses doigts et souffla à l'intérieur. L'expression: ‘elle conserva sa virginité’ signifie qu'elle demeura chaste et garda sa vertu, et l'expression ‘Nous lui avons insufflé de notre esprit¸ signifie que l'insufflation se fit dans l'ouverture de son vêtement. Il est aussi dit: ‘Nous (c'est-à-dire Allah) avons créé ce qui naquit en elle (dans le sein de Marie)’.
Mu'qatil, en commentant ces paroles coraniques: Elle déclara véridiques (littéralement: elle crut) les Paroles de son Seigneur dit qu'elles signifient qu'elle crut “en 'Isa”, et al Hasan précise cela, en substituant, lors de la lecture du Coran, le mot “Paroles” (au pluriel) par celui de “Parole” (au singulier); 'Isa est, en effet, appelé “Parole d'Allah” dans plusieurs endroits du Coran.
Le Coran rapporte l'entretien entre la vierge Marie et l'ange du Seigneur qui lui annonça la naissance du Christ: Il dit: ‘Je ne suis que l'envoyé de ton Seigneur pour te donner un garçon pur.’ Elle dit: ‘Comment aurais-je un garçon? Aucun mortel ne m'a jamais touchée et je ne suis pas une prostituée.’ Il dit: ‘C'est ainsi: Ton Seigneur a dit: Cela m'est facile. Nous ferons de lui un Signe pour les hommes; une miséricorde venue de nous. Le décret est irrévocable’ (Sourate Maryam - Marie - 19.19-21).
Al Baidawi a commenté la naissance miraculeuse de Jésus en ces termes: Parce que le Christ est né sans étreinte ou relation humaine, cela le place à part des autres hommes et des autres envoyés.
Al Fakhr al Razi, lui, a fait le commentaire suivant:
Concernant les mots: pour te donner un garçon pur, il dit que le mot “pur” signifie trois choses. D'abord, qu'il est né exempt de péché. Deuxièmement, qu'il demeura, durant sa croissance dans l'intégrité. Troisièmement, qu'il était pur et sans reproche.
Les mots: Nous ferons de lui un Signe pour les hommes signifient: Nous ferons de sa naissance opérée sans l'intervention d'un homme un Signe miraculeux pour les hommes; et l'expression: Nous ferons de lui... une miséricorde venue de nous signifie que tout le genre humain sera béni par la manifestation de ce signe miraculeux, car ce signe sera une preuve convaincante de la véridicité de 'Isa et facilitera l'acceptation de sa parole.
Al Iman Abu Jaafar al Tabari, en se basant sur les affirmations de Abu Amr, dans son explication des mots un garçon pur dit: Le chaste enfant est exempt de péché. Les Arabes le qualifient d'adolescent pur, chaste, exceptionnel et parfait.
Nous lisons dans la Sourate Maryam ces paroles mises dans la bouche du Christ: Il m'a béni, où que je sois (Sourate Maryam - Marie - 19.31).
Al Tabari, citant Yunus ibn Abd al Ala et Sufyan, dit que la mention: il m'a béni signifie: Il a fait de moi un instructeur du bien.
Suleiman bin Abd al Jabbar, citant Mohammed bin Yazid bin Hunais al Makhzoumi, dit: J'ai entendu Ibn al Ward, un esclave des Bani Makhzoum dire: ‘Un savant rencontra un autre plus érudit que lui et, après l'avoir salué, lui demanda: Qu'ajouteras-tu à mon savoir? L'autre lui répondit: Faire le bien et s'abstenir de ce qui est défendu, c'est là la religion d'Allah, qu'il a révélée à l'humanité, par ses prophètes. Les savants sont unanimes, quant au sens de cette parole d'Allah: Il m'a béni (c'est-à-dire 'Isa) où que je sois’.
Nous lisons dans la Sourate Al-Baqara - La Vache - 2.253: Nous avons donné à Jésus, Fils de Marie, des preuves évidentes, nous l'avons fortifié par l'Esprit de Sainteté [c'est-à-dire le Saint-Esprit].
Ibn Abbas dit: Le Saint-Esprit est le nom par lequel 'Isa ressuscita les morts. Abu Muslim dit: L'Esprit de Sainteté par qui il fut fortifié est très probablement L'Esprit pur qu'Allah insuffla en lui, et par lequel il le différencia de ceux qu'il créa d'une manière naturelle au moyen d'un homme et d'une femme.
Nous lisons dans la Sourate An-Nisâ' - Les Femmes - 4.171: Oui, le Messie, Jésus, fils de Marie, est le Prophète de Dieu, sa Parole qu'il a jetée en Marie, un Esprit émanant de lui. Croyez donc en Dieu et en ses Prophètes.
Le sens de ce verset est qu'Allah a octroyé à la personne de 'Isa un Esprit qui fortifia son caractère. Mais les savants musulmans diffèrent dans leurs explications, quant à la nature du Saint-Esprit qui le fortifia.
Ibn Ines dit: C'est l'Esprit qui fut insufflé dans le Christ. Allah le connecta ainsi à lui-même, mettant le Christ à l'honneur et à part. Le ‘Saint’ est Dieu, ce qui est suggéré par les mots: ‘Nous lui avons insufflé de notre Esprit’ (21.91; 66.12).
Al Suddi et Kaab disent: Le Saint-Esprit est Gabriel, et son soutien à 'Isa consiste d'avoir été son compagnon et ami, où qu'il aille, jusqu'à ce qu'il fût enlevé au ciel.
Ibn Jubair dit: Esprit de Sainteté (ou Esprit Saint) est le nom suprême d'Allah, et par lequel 'Isa ressuscita les morts.
Al Qashani dit: Allah avait l'intention de purifier le corps de 'Isa des impuretés inhérentes à la nature. 'Isa fut ainsi un Esprit incarné dans un corps parfait et épuré, l'âme débarrassée des instincts naturels et de l'emprise du monde ambiant; c'est ainsi qu'il fut fortifié par le Saint-Esprit dont il était le revêtement.
Ibn A'ta dit: Les plants les plus excellents sont ceux dont les fruits sont semblables à 'Isa, l'Esprit de Dieu.
Ibn Abbas dit: Puisque l'Esprit Saint est celui qui a été insufflé à 'Isa, et puisque le Saint est Allah, 'Isa est l'Esprit d'Allah.
Nous lisons que Dieu dit: ‘Ô Jésus! Je vais, en vérité, te rappeler à moi; t'élever vers moi; te délivrer des incrédules’ (Sourate Al`Imrân - La Famille d'Imrân - 3.55).
Al Fakhri al Razi dit: Il y a plusieurs interprétations de ce verset. Nous n'allons en retenir que deux.
Les mots: Je vais t'élever vers moi signifient qu'Allah veut mettre Jésus à la place d'honneur, et, par cette ascension, opérer sa glorification et son apothéose. Un sens analogue se trouve dans ces paroles extraites de l'Evangile: Je vais auprès de mon Père.
L'interprétation de l'expression: Je vais t'élever à moi signifie qu'Allah l'a élevé à un rang où personne ne peut plus prononcer de jugement contre lui; sur terre, les gens se jugent les uns les autres de diverses manières, mais au ciel il n'y a de juge véridique et omniscient qu'Allah.
Beaucoup de personnes s'imaginent que l'infaillibilité du message est liée à l'infaillibilité (l'impeccabilité) de la conduite; mais bien des versets du Coran contredisent cette idée. Nous trouvons de nombreux versets qui montrent que la vie du prophète Mohammed n'était pas exempte de reproches, ni avant, ni après sa vocation. Par contre, pour le Coran, la vie du Christ était irréprochable autant que son message. L'ange en témoigna quand il dit à Marie: Je ne suis que l'envoyé de ton Seigneur, pour te donner un garçon pur (19.19). Al Baidawi dit, dans ses commentaires concernant le mot “pur” que 'Isa progressa intellectuellement d'année et année.
De même que son message fut extraordinaire, grâce à l'assistance du Saint-Esprit, de même les signes qui l'accompagnèrent le furent, tant par leur diversité que par leur nature et ils surpassèrent ceux donnés à n'importe quel autre envoyé. Nous lisons: Nous avons donné à Jésus, Fils de Marie, des preuves évidentes (Sourate Al-Baqara - La Vache - 2.253). Ces preuves ont été ses miracles.
Al Baidawi dit: Allah lui accorda une prérogative spéciale et fit de ses miracles le gage de sa préférence sur tous les autres envoyés. Ce furent des preuves évidentes et de grands prodiges, sans pareils chez nul autre.
Le Coran dit: Lorsque le fils de Marie leur est proposé en exemple, ton peuple s'en détourne... Jésus est, en vérité, l'annonce de l'Heure [c'est-à-dire du jour du Jugement] (Sourate Az- Zuhruf - L'Ornement - 43.57, 61).
Al Jalalan, dans son explication de l'expression: l'annonce de l'Heure, dit: Puisque 'Isa est un signe de l'Heure, c'est qu'il sait quand cela (c'est-à-dire le jour du Jugement) arrivera. Mais, et cela est très généralement admis, Allah, dans sa transcendance, est seul à connaître les temps. Aussi devons-nous reconnaître que le Coran assigne à 'Isa une prééminence toute particulière.
En considérant le verset 39.44 de la Sourate Az-Zumar - Les Groupes - nous découvrons que le Coran restreint à Allah seul le rôle d'intercession, puisqu'il y est dit: L'intercession appartient à Dieu. Un autre verset, cependant, laisse entendre que cette intercession est aussi un des privilèges du Christ, puisqu'il est dit: Ô Marie! Dieu t'annonce la bonne nouvelle d'un Verbe émanant de lui: son nom est: le Messie, Jésus, fils de Marie, illustre dans ce monde et dans la vie future; il est au nombre de ceux qui sont proches de Dieu (Sourate Al`Imrân - La Famille d'Imrân - 3.45).
Al Jalalan, en expliquant ce verset dit que 'Isa est illustre dans ce monde, par son ministère prophétique, et dans le monde à venir, par son ministère d'intercession et sa position de proximité avec Allah.
Al Tabari, citant Ibn Humaid, Salama, Ibn Ishaq et Mohammed bin Jaafar, dit que les paroles: - illustre en ce monde - signifient détenteur de dignité et d'intimité avec Allah dans ce monde. Quant aux mots: - et dans la vie future... au nombre de ceux qui sont proches de Dieu - ils signifient que 'Isa est un de ceux qu'Allah attire à lui au Jour de la Résurrection et qu'il demeurera près de lui.
Al Razi dit, concernant 'Isa: Il fut illustre en ce monde, puisqu'il a obéi aux ordres d'Allah, ressuscitant les morts, guérissant les aveugles et les lépreux; il sera illustre dans le monde à venir, parce qu'Allah en fera l'intercesseur pour son peuple.
L'expression: de ceux qui sont proches englobe diverses significations.
Premièrement, Allah, qui a fait de la position de proximité l'insigne privilège des anges, a voulu faire participer 'Isa à leurs prérogatives et leur dignité.
Deuxièmement, cette expression est une prédiction que 'Isa devait être élevé au ciel et associé aux anges.
Troisièmement, tout personnage illustre ne sera, dans l'au-delà, pas forcément proche d'Allah, puisqu'au paradis il y a des degrés et rangs variés.
Dans le Coran, on trouve le texte suivant: Dieu dit: ‘Ô Jésus, fils de Marie! Rappelle-toi mes bienfaits à ton égard... Je t'ai enseigné le Livre, la Sagesse, la Torah et l'Evangile. Tu crées, de terre, une forme d'oiseau - avec ma permission - tu souffles en elle, et elle est: oiseau - avec ma permission!’ (Sourate Al- Ma'ida - La Table servie - 5.110).
Ibn Arabi, interprétant ce verset, dit: Allah dota 'Isa d'un Esprit, et de plus, du pouvoir d'insuffler la vie à ce qu'il avait façonné d'argile. Allah n'a donné ce pouvoir de communiquer la vie à nul autre qu'à 'Isa.
Quand Marie donna naissance à son fils, son entourage la blâma, croyant qu'elle l'ait enfanté hors mariage. Elle fit un signe au nouveau-né, et ils dirent alors: ‘Comment parlerions-nous à un petit enfant au berceau?’ Celui-ci dit: ‘Je suis, en vérité, le serviteur d'Allah. Il m'a donné le Livre, il a fait de moi un Prophète’ (Sourate Maryam - Marie - 19.29, 30).
Des érudits dignes de confiance ont dit que, lorsque l'entourage de Marie dépassa, dans ses remontrances, les bornes, celle-ci resta muette, mais pointa du doigt son fils, comme pour dire: C'est lui qui vous répondra.
As Suddi dit: Quand elle montra du doigt 'Isa, les gens de l'entourage se mirent en colère et dirent: Sa moquerie à notre égard est pire encore que son inconduite.
Un autre récit relate que 'Isa était en train de téter le sein de sa mère, quand il entendit les incriminations portées contre elle; il s'arrêter de téter, se tourna vers eux, et s'appuyant sur sa main gauche, il pointa vers eux un doigt accusateur et se mit à leur parler.
Voici un autre récit rapporté par Al Razi; il dit que Zacharie vint vers Marie pendant que les Juifs la critiquaient, et il dit à 'Isa: Plaide pour toi, s'il t'a été commandé de le faire, et 'Isa dit: Je suis le serviteur d'Allah. Il m'a donné la sagesse et m'a fait prophète.
Le Coran rapporte les paroles du Christ: Je guéris l'aveugle et le lépreux et je ressuscite les morts - avec la permission d'Allah (Sourate Al `Imrân - La Famille d'Imrân - 3.49).
Le mot “aveugle” dans cette citation, désignerait “l'aveugle-né”; quant à la lèpre, elle est aussi une terrible affection; et il n'est pas au pouvoir des hommes de guérir ni l'une, ni l'autre de ces deux maladies.
Al Muthanna, citant Ibn Ishaq, Hafs ibn Umar et Ikrima, dit qu'Allah demanda à 'Isa de répéter ce verset aux juifs pour leur prouver qu'il était prophète, puisque cécité et lèpre sont incurables.
Concernant l'expression: Je ressuscite les morts, Wahb ibn Munabbih raconta que, tandis que 'Isa jouait avec quelques garçons, un jeune se lança contre un autre, et l'atteignant du pied, le tua; puis il le déposa ensanglanté dans les bras de 'Isa. On en parla aux gens qui accusèrent 'Isa, le saisirent, le conduisirent au juge et dirent: Ce garçon en a tué un autre. Le juge le questionna et 'Isa répondit: Je ne connais pas celui qui l'a tué, ni ne suis de ses amis. Alors ils voulurent battre 'Isa qui leur dit: Emmenez-moi vers l'enfant mort. Ils lui demandèrent: Pourquoi? Il répondit: Je vais lui demander qui l'a tué. Ils répliquèrent: Comment pourrait-il te parler, puisqu'il est mort? Ils le conduisirent néanmoins vers l'enfant mort et 'Isa commença à prier pour lui et Allah lui rendit la vie.
Une autre histoire provenant de Wahb dit: Un grand nombre de personnes malades, environ cinquante mille, se pressèrent un jour autour de lui. Ceux qui en étaient capables s'approchèrent de lui; quant à ceux qui ne le purent, Jésus vint vers eux et les guérit par la prière.
Un autre récit de Kalbi rapporte: Jésus avait coutume de ressusciter les morts par cette invocation: Ô toi, le Vivant, ô toi l'unique Eternel! Il ressuscita Lazare, son ami, et appela Sem, le fils de Noé, hors de sa tombe et celui-ci sortit vivant. Il passa près d'un mort, le fils d'une femme âgée, et invoqua Allah pour lui; et le mort descendit du cercueil, retourna dans sa famille et continua une vie normale.
Le Coran cite le Christ disant: Je vous dis ce que vous mangez et ce que vous cachez dans vos demeures (Sourate Al `Imrân - La Famille d'Imrân - 3.49).
Dans cette déclaration, les érudits voient deux choses.
En premier lieu, que 'Isa, dès le début, savait discerner les choses cachées. As Suddi relate: Pendant qu'il jouait avec des enfants, il leur raconta ce que firent leurs pères et mères. Il dit à un garçon: ‘Ta mère a caché quelque chose pour toi!’ de sorte qu'en rentrant, le garçon ne cessa de pleurnicher jusqu'à ce qu'il l'obtînt. Alors les gens dirent à leurs enfants: ‘N'allez plus jouer avec ce magicien!’ et ils les rassemblèrent dans une maison. Isa vint les voir et les gens lui dirent: ‘Ils ne sont pas dans la maison’. 'Isa interrogea: ‘Qui donc est dans cette maison?’ Ils lui répondirent: ‘Des porcs’. 'Isa leur dit: ‘Qu'il en soit ainsi, qu'ils deviennent des porcs’.
En deuxième lieu, la connaissance des choses cachées tient du miracle. Les devins, qui prédisent l'avenir et révèlent des choses cachées, n'y arrivent qu'après des investigations préalables; de plus ils reconnaissent commettre souvent des erreurs. Mais la connaissance des secrets, sans recourir à un artifice quelconque, ou encore la préconnaissance requièrent une illumination divine.
Le Coran dit: Les apôtres dirent: ‘Ô 'Isa, fils de Marie. Ton Seigneur peut-il, du ciel, faire descendre sur nous une table servie?’ Il dit: ‘Craignez Dieu, si vous êtes croyants!’ Ils dirent: ‘Nous voulons en manger et que nos cœurs soient rassurés; nous voulons être sûrs que tu nous as dit la vérité, et nous trouver parmi les témoins.’ 'Isa, fils de Marie, dit: ‘Ô Allah, notre Seigneur! Du ciel, fait descendre sur nous, une Table servie! Ce sera pour nous une fête - pour le premier et le dernier d'entre nous - et un signe venu de toi. Pourvois-nous des choses nécessaires à la vie; tu es le meilleur des dispensateurs de tous les biens’. (Sourate Al-Ma'ida - La Table servie - 5.112-114).
Les chefs religieux, imams et ulémas, sont en désaccord quant à la procédure de descente de la table, quant à son aspect et quant à ce qui la garnissait.
Qatada, se référant à Jabir, Yasir ibn Ammar et Mohammed, dit: La table qui fut envoyée était garnie de pain et de viande. Les disciples demandèrent à 'Isa de la nourriture qu'ils pourraient consommer et qui ne s'épuiserait pas, 'Isa leur dit: ‘Je ferai ainsi pour vous, et elle ne s'épuisera pas, si vous n'en amassez pas en secret et si vous n'en abusez pas. Sinon, vous serez punis!’ Mais avant le soir, ils en abusèrent et en cachèrent, de sorte que la table leur fut enlevée, alors qu'eux-mêmes furent transformés en singes et en porcs.
Ibn Abbas raconte: 'Isa avait dit aux enfants d'Israël: ‘Jeûnez pendant trente jours, puis demandez à Allah ce que vous voulez et il vous le donnera’. Ils jeûnèrent trente jours, et quand ils eurent terminé, ils dirent: ‘Ô 'Isa, nous avons jeûné pendant trente jours et maintenant nous avons faim. Invoque Dieu de nous envoyer du ciel une table avec des aliments!’ Alors 'Isa se ceignit d'un vêtement grossier en laine, couvert de cendre et invoqua Allah, et des anges vinrent avec une table garnie de sept pains et de sept énormes poissons. Elle fut placée au milieu d'eux et cela était suffisant pour les rassasier tous.
Quiconque étudie la personne du Christ, telle qu'elle apparaît dans le Coran, découvre que la question de sa filialité divine est l'objet de diverses polémiques. Nous relèverons ici cinq hypothèses musulmanes la concernant.
Le Coran dit: Il ne convient pas que Dieu se donne un fils; mais gloire à lui!... Lorsqu'il a décrété une chose, il lui dit Sois!... et elle est (Sourate Maryam - Marie - 19.35).
Le Coran dit encore: Ils ont dit: ‘Le Miséricordieux s'est donné un fils! Vous avancez là une chose abominable! Peu s'en faut que les cieux ne se fendent à cause de cette parole; que la terre ne s'entrouvre et que les montagnes ne s'écroulent! Ils ont attribué un fils au Miséricordieux! Il ne convient pas au Miséricordieux de se donner un fils! Tous ceux qui sont dans les cieux et sur la terre se présentent au Miséricordieux comme de simples serviteurs’ (Sourate Maryam - Marie - 19.88-93).
Voici le commentaire d'Al Fakhri al Razi: Je sais qu'Allah, en répondant aux idolâtres, s'adressa à ceux qui prétendaient qu'il avait un fils. Les juifs dirent qu'Azer était le fils de Dieu; les chrétiens, que c'est le Christ qui est le fils de Dieu; et les Arabes dirent que les anges étaient les filles de Dieu. Tous ces gens-là étaient inclus dans les paroles de ce verset: ‘Ils ont dit: le Miséricordieux s'est donné un fils...!’
Les mots: une chose abominable signifient qu'il y a là un affreux désaveu de la vérité. Les mots: les cieux se fendent, la terre s'entrouvre, les montagnes s'écroulent désigne la colère d'Allah contre celui qui dit: Le Miséricordieux s'est donné un fils.
Dans la Sourate Az-Zuhruf - L'Ornement - 43.15-16, on peut lire: Ils considèrent les serviteurs de Dieu comme une parcelle de Dieu. L'homme est manifestement ingrat. Dieu se serait-il donné des filles parmi les êtres qu'il a créés alors que, pour vous, il aurait choisi des fils?
A ce propos se pose la question: Quel rapport y a-t-il entre le Créateur et la créature pour qu'une parcelle de la création puisse lui être unie? Cela est physiquement et psychiquement impossible. Aussi, se fondant sur cette affirmation: tous ceux qui sont dans les cieux et sur la terre se présentent au Miséricordieux comme de simples serviteurs les musulmans disent: Il n'est pas possible pour un serviteur de devenir Seigneur. Et, partant du postulat qu'Allah est le Créateur du ciel et de la terre, ils affirment qu'il n'est pas possible que la créature puisse s'identifier au Créateur.
Nous, en tant que chrétiens, nous affirmons pareillement qu'il est impossible de conjuguer à Dieu quoi que ce soit de créé; mais, conformément à notre foi, cela ne s'applique pas à la relation entre le Père et le Fils, puisque le Fils est de la même essence que le Père. Le Coran lui-même ne dit-il pas que le Christ est la Parole d'Allah et un Esprit émanant de lui? Associer à Dieu des parcelles de sa création n'a ainsi rien à voir avec la question de la filialité divine du Christ.
La compréhension islamique concernant la filialité du Christ est contestable; car elle se base sur cette affirmation du Coran: Comment aurait-il un enfant, alors qu'il n'a pas de compagne? (Sourate Al-An`am - Les Troupeaux - 6.101).
Commentant ce verset, Al Baidawi dit: Il est logique d'affirmer qu'un enfant ne naît que d'un être mâle et d'un être femelle de même espèce et de même nature; or Allah est loin au-dessus de tout ce qui pourrait lui ressembler.
Cela reflète la conception de l'islam pour laquelle il est inconcevable que Dieu ait un fils: il n'a pas de compagne et il est impossible qu'il en ait une. C'est là la clé de la dénégation de la paternité divine du Christ par l'islam: le Coran ne connaît pas d'autre filialité que la filiation physique.
Cette opinion est aussi soutenue dans le Jamin al Bayan de Tabari. Wahb et Abi Zeid disent: Un enfant ne peut naître que d'un mâle et d'une femelle; il n'est pas possible qu'Allah ait une compagne et un enfant. C'est lui qui a créé toute chose; il n'existe rien en dehors de ce qu'Allah a créé; comment pourrait-il avoir un fils?
Plusieurs érudits appliquent le verset mentionné plus haut à certains hérétiques d'origine païenne et qui, après s'être joints à l'Eglise, y introduisirent une hérésie selon laquelle la vierge Marie était Dieu. Sans doute l'ont-ils prise comme substitut de leur déesse Vénus, qu'ils adoraient auparavant. On y fait aussi allusion dans le livre Al Qoul al Ibrizi du savant Ahmad al Maqrizi, page 26, et dans celui d'Ibn Hazm, Al Milal wa Al Ahwa Al Nihal, page 48. Cette hérésie avait soutenu que Dieu avait une compagne, et par elle un fils, ce que le Coran réfute clairement. Mais l'idée véhiculée par cette hérésie est entièrement étrangère à la foi chrétienne. Aucun chrétien authentique ne croit cela. C'est une insulte contre le Dieu saint qui n'a pas de constitution corporelle.
En vérité, celui qui examine la foi chrétienne fondée sur l'Evangile constate que les chrétiens ne considèrent jamais le Christ comme Fils de Dieu dans un sens charnel. Ils croient qu'il est le Fils de Dieu que l'Evangile décrit comme la Parole qui était avec Dieu dès le commencement (Jean 1.1-2) et qui a quitté la présence divine pour s'incarner et qui a été conçu du Saint-Esprit.
Le grand apôtre Paul appuie cette vérité quand il dit aux Romains: Paul, serviteur du Christ-Jésus, appelé à être apôtre, mis à part pour l'Evangile de Dieu - cet Evangile, Dieu l'avait promis auparavant par ses prophètes dans les saintes Ecritures, il concerne son Fils, né de la descendance de David selon la chair, et déclaré Fils de Dieu avec puissance selon l'Esprit de sainteté, par sa résurrection d'entre les morts(Romains 1.1-4).
Il est relaté, dans la Sourate Al-Ma'ida - La Table servie - 5.75, ce qui suit: Le Messie, fils de Marie, n'est qu'un prophète; les prophètes sont passés avant lui. Sa mère était parfaitement juste. Tous deux se nourrissaient de mets. Vois comment nous leur expliquons les signes. Vois, ensuite, comment ils s'en détournent. Selon la pensée islamique, il est impossible que la divinité ait habité dans l'humanité du Messie; car celui-ci se nourrissait, comment aurait-il alors pu être Dieu?
Expliquant ce verset, Al Razi dit:
Quiconque a une mère est venu à l'existence à partir du néant. Il a été créé et n'est donc pas Dieu.
Marie et 'Isa furent pauvres et nécessiteux. Ils avaient absolument besoin de nourriture; mais Allah n'ayant besoin de rien, comment le Christ serait-il Dieu?
Les mots: tous deux se nourrissaient de mets font allusion à leur réelle humanité, car quiconque a besoin de se nourrir n'est qu'un mortel. (Ce troisième point, explique Al Razi, lui semble peu convaincant).
La Sourate Al-Ma'ida - La Table servie - 5.76 dit: Adorerez-vous, en dehors de Dieu, ce qui ne peut ni vous nuire, ni vous être utile? - Dieu est celui qui entend et qui sait tout - Des commentateurs ont considéré que ce verset fait allusion aux fausses affirmations chrétiennes et ils ont dit qu'il contient de nombreux sujets de discussion.
Les juifs s'opposèrent continuellement à 'Isa et cherchèrent à lui faire du mal; mais lui n'était pas en mesure de leur porter préjudice. Ses amis et ses disciples l'aimaient, mais il n'était pas non plus en mesure de leur procurer des biens et profits matériels. Comment pourrait-on accepter que, quelqu'un qui est incapable de nuire à ses ennemis ou de favoriser matériellement ses amis, puisse être Dieu?
En supplément à cette interprétation, Al Baidawi dit: 'Isa possédait bien des privilèges spéciaux, mais il les a eus parce que Dieu avait pris possession de lui; il ne les possédait pas par lui-même.
Si le Jésus des Evangiles était simplement le 'Isa du Coran - c'est-à-dire 'Isa le serviteur - nous admettrions, nous-aussi, qu'il ne pouvait posséder le pouvoir d'avantager ses amis et de nuire à ses ennemis. Mais Jésus, comme le dit le prophète Esaïe, est Dieu Puissant (Esaïe 9.6) et nous Le remercions de ce que sa mission était, non de nuire ou d'offrir des avantages matériels, mais de sauver. Le Coran lui-même dit qu'il est une miséricorde venue dans le monde (19.21).
Il existait une secte chrétienne qui enseignait que les juifs crucifièrent Jésus et blessèrent son côté et, quand il eut soif et demanda de l'eau, ils lui versèrent du vinaigre dans ses narines. Comment quelqu'un d'aussi faible peut-il être considéré comme étant Dieu?
Le Dieu de l'univers n'a besoin de personne, alors que toutes les créatures ont besoin de lui. Si 'Isa était Allah, il n'aurait pas eu à adorer, car Dieu n'adore personne. Ce ne sont que les hommes qui adorent Allah. Tout le monde reconnaît que 'Isa obéissait constamment à Dieu et qu'il l'adorait; et l'on comprend qu'il fît ainsi parce qu'il avait, lui-même, besoin d'obtenir des faveurs de Dieu et le pouvoir de châtier les autres. Celui qui est tel, comment pourrait-il apporter de l'aide aux autres et les défendre contre le mal? Puisque 'Isa fut ainsi, il n'était qu'un homme pareil à tous les autres.
La plus grande polémique dans le dialogue islamo-chrétien provient certainement de la foi des chrétiens en la divinité du Christ, ce qui, dans l'optique du Coran, est blasphème et impiété. La divinité du Christ est réfutée dans de nombreux versets; les plus importants sont quatre versets de la Sourate Al-Ma'ida - La Table servie - (5.17, 72, 73, 116) et un cinquième dans la Sourate An-Nisâ' - Les Femmes - (4.170). Nous allons passer ces cinq textes en revue.
Le Coran affirme ceci: Ceux qui disent: ‘Dieu est, en vérité, le Messie, fils de Marie, sont impies.’ Dis: ‘Qui donc pourrait s'opposer à Dieu, s'il voulait anéantir le Messie, fils de Marie, ainsi que sa Mère, et tous ceux qui sont sur la terre?’ (5.17).
Al Razi, dans son commentaire de ce verset, déclare qu'il contient une interrogation. Si aucun chrétien n'avait dit qu'Allah est le Messie, le fils de Marie, comment Allah pourrait-il parler ainsi? La réponse d'al Razi est la suivante: Beaucoup de ceux qui croient en l'incarnation disent que c'est Allah qui a été incarné dans le corps d'une personne choisie ou dans son esprit; et c'est cette doctrine que soutiennent beaucoup de chrétiens. En fait, cela est proche de ce que croient les chrétiens, puisqu'ils disent que la personne de la Parole était unie à la personne de Jésus.
La nature de la “Parole” est-elle de l'ordre de l'existentialité, c'est-à-dire est-elle un “être”, ou est-elle de l'ordre de la qualitativité, c'est-à-dire est-elle un “attribut”? Si la “Parole” est un “être”, alors la personnalité d'Allah s'est incarnée en 'Isa et est devenu “un” avec lui; ceci est alors en accord avec la déclaration que 'Isa est Dieu. Mais si l'on dit que la “Parole” est l'expression d'un “attribut”, alors il y aurait eu transfert d'un attribut d'une personne à une autre, ce qui est absurde. En effet, supposer le transfert du moyen d'expression d'Allah à 'Isa, cela impliquerait qu'Allah se soit dessaisi de cet attribut; or celui qui est privé de “parole” n'est plus Allah. Même si les chrétiens n'utilisent pas précisément ce raisonnement, l'énoncé de leur doctrine est semblable: selon leur foi, 'Isa est Dieu.
Allah, selon les commentateurs musulmans, se serait élevé contre cette croyance corrompue, quand il dit: Qui donc pourrait s'opposer à Dieu, s'il voulait anéantir le Messie, fils de Marie ainsi que sa mère?. Ces paroles signifieraient que 'Isa était pareil à tout autre sur la terre, dans son apparence physique, sa nature, sa stature, son caractère, sa constitution.
Le Coran déclare: Oui, ceux qui disent: ‘Dieu est le Messie, fils de Marie’, sont impies. Or le Messie a dit: Ô fils d'Israël! Adorez Dieu, mon Seigneur et votre Seigneur. Dieu interdit le Paradis à quiconque attribue des associés à Dieu. Sa demeure sera le Feu. Il n'existe pas de défenseurs pour les injustes (5.72).
L'imam al Razi dit, en expliquant ce verset: Allah, après s'être enquis de ce que disaient les juifs, commence ici un exposé pour les chrétiens et parle d'une secte qui disait: Dieu a été incarné en 'Isa et fut uni à sa personne.
La Sourate Al-Ma'ida dit: Oui, ceux qui disent: ‘Dieu est, en vérité, le troisième de trois’ sont impies. Il n'y a de Dieu qu'un Dieu unique. S'ils ne renoncent pas à ce qu'ils disent, un terrible châtiment atteindra ceux d'entre eux qui sont incrédules (5.73). Les musulmans partent de ce verset pour accuser les chrétiens d'adorer trois dieux: Allah, Marie et Jésus.
Al Razi considère la foi des chrétiens de la manière suivante: Il est dit des chrétiens qu'ils déclarent: ‘Une essence’ et ‘trois personnes’: le Père le Fils et le Saint-Esprit, et ces ‘trois’ sont ‘un’ Dieu, de même que le soleil comprend le disque solaire, les rayons et la chaleur. Ils veulent signifier par ‘Père’, la personnalité, par ‘Fils’, la parole, par ‘Saint-Esprit’, la vie, disant: ‘Le Verbe - c'est-à-dire la parole de Dieu - a fusionné avec le corps de 'Isa, comme l'eau se mélange au vin ou l'eau au lait’; ils affirment que le Père est Dieu, que le Fils est Dieu et que le Saint-Esprit est Dieu.
Instinctivement, ajoute Al Razi en conclusion à son argumentation, ceci doit être reconnu comme faux, car ‘trois’ ne peuvent être ‘un’, ni ‘un’ être ‘trois’'.
Le Coran dit: Dieu dit: ‘Ô Jésus, fils de Marie! Est-ce toi qui as dit aux hommes: Prenez, moi et ma mère, pour deux divinités, en-dessous de Dieu?’ Jésus dit: ‘Gloire à toi! Il ne m'appartient pas de déclarer ce que je n'ai pas le droit de dire. Tu l'aurais su, si je l'avais dit. Tu sais ce qui est en moi, et je ne sais ce qui est en toi. Toi, en vérité, tu connais parfaitement les mystères incommunicables’ (5.116).
Al Razi trouve des difficultés dans ce texte.
La première difficulté est liée à la signification de cette déclaration d'Allah, quelques versets plus haut: Ô 'Isa, fils de Marie, rappelle-toi mes bienfaits à ton égard (5.110). Il dit ceci de la place distinctive que le Christ aura le jour de la résurrection.
La deuxième difficulté est celle-ci: puisque Allah est omniscient, il savait que Jésus n'a pas dit: Prenez, moi et ma mère, pour deux divinités. Alors, puisqu'il n'est pas licite que l'Omniscient pose cette question, pourquoi l'adressa-t-il à 'Isa?
Si l'on dit que le but de cette question était de réprimander et de blâmer les chrétiens, alors nous rétorquerons qu'aucun authentique chrétien n'a jamais cru que 'Isa et Marie étaient deux dieux à côté d'Allah. Comment est-il alors possible de comprendre cette assertion, alors que personne ne l'a jamais faite?
L'explication avancée est qu'il s'agirait d'une négation sous forme interrogative et qu'il faudrait comprendre: N'est-ce pas, ce n'est pas toi qui a dit aux hommes: Prenez, moi et ma mère pour deux divinités?
Une autre explication est la suivante. Bien qu'Allah soit le créateur, les chrétiens, selon al Razi, croient que les miracles accomplis par 'Isa et Marie ont été opérés par 'Isa et Marie, et non par Allah. Ainsi, d'une certaine façon, sans l'exprimer explicitement, ils ont reconnu en 'Isa et Marie deux divinités à côté d'Allah. Mais alors Allah n'est plus Dieu. Al Razi pense que plusieurs traditions concordent avec cette interprétation.
Cependant, les commentateurs du Coran restent en désaccord sur l'époque exacte où Allah posa cette question à 'Isa.
As Suddi, par exemple, dit que Dieu interrogea 'Isa, fils de Marie, après qu'il l'eût élevé à lui. Mais Qatada pense que cette question n'a pas encore été posée; elle le sera à la résurrection. Ibn Jarih et Maisara sont d'accord avec ce dernier.
La Sourate An-Nisâ' - Les Femmes - dit: Ô gens du Livre! Ne dépassez pas la mesure dans votre religion; ne dites, sur Dieu, que la vérité. Oui, le Messie, fils de Marie, est le Prophète de Dieu, sa Parole qu'il a jetée en Marie, un Esprit émanant de lui. Croyez donc en Dieu et en ses prophètes. Ne dites pas ‘Trois’; cessez de le faire; ce sera mieux pour vous. Dieu est unique! (4.171).
Abu Jaafar al Tabari, commentant ce verset, dit: Ô peuple de l'Evangile, vous chrétiens! N'allez pas au-delà des certitudes de votre religion, n'exagérez en rien et ne dites pas sur 'Isa ce qui n'est pas vrai. Arrêtez, ô vous qui dites qu'Allah est le 'troisième de trois'. Vous dites des mensonges, vous sauvegardez le polythéisme. Arrêtez cela, c'est meilleur pour vous, car il y aura un châtiment soudain pour vous de la part d'Allah si vous persistez dans vos égarements et ne retournez pas à la vérité, que seule vous êtes autorisés à défendre.
Le problème crucial est qu'en islam on croit que “trinité” signifie trois dieux: Allah, 'Isa et Marie. Mais, à travers tous les siècles, avant comme après la venue de l'islam, la chrétienté n'a jamais utilisé le mot “trinité” dans un sens trithéiste. Seuls des hérétiques fourvoyés - et que l'Eglise a désavoués et dont elle a dénoncé l'hérésie - propageaient une conception trithéiste. Ces hérétiques appartenaient à des groupes arabes dans les jours d'ignorance des temps préislamiques. C'est d'eux que l'islam a emprunté son idée distordue du christianisme.
Selon la doctrine islamique, le Christ est seulement un serviteur d'Allah, à la ressemblance d'Adam.
Cet axiome musulman résulte de ce texte coranique qui cite des paroles Jésus: Celui-ci dit: ‘Je suis, en vérité, le serviteur de Dieu. Il m'a donné le Livre; il a fait de moi un Prophète; il m'a béni où que je sois. Il m'a recommandé la prière et l'aumône - tant que je vivrai - et la bonté envers ma mère. Il ne m'a fait ni violent, ni malheureux’ (19.30-32).
Al Iman al Razi, commentant ce verset, dit: Il y a, dans cette expression: ‘serviteur d'Allah’ quatre points à noter.
Premièrement, cela réfute la croyance des Chrétiens que 'Isa est Dieu.
Deuxièmement, si le Christ, en confessant qu'il était serviteur d'Allah, était sincère, c'est qu'il était réellement serviteur. S'il avait menti en l'affirmant, alors le pouvoir dont il usait n'aurait pas été divin, mais satanique. Dans les deux cas, cela anéantit son statut divin.
Troisièmement, la nécessité la plus urgente au moment où 'Isa parla était d'écarter l'accusation d'adultère dirigée contre Marie, sa mère (Ses détracteurs avaient dit: Ô Marie! Tu as fait quelque chose de monstrueux [19.27] ). Cependant, 'Isa ne réfuta pas nettement cette accusation, mais mit l'accent sur son état de serviteur; repousser la thèse de son égalité avec Allah était pour lui plus important que de récuser l'accusation contre sa mère.
Quatrièmement, le fait d'écarter la thèse de son égalité avec Allah écarte du même coup l'accusation contre sa mère, puisqu'Allah n'aurait pas choisi une adultère pour en faire naître un enfant d'une si haute position.
Puis il commente la croyance des chrétiens en la nature divine du Christ en ces termes: La foi des chrétiens est très confuse. Ils admettent que Dieu est immatériel et illimité; mais, si Dieu est immatériel, nous leur rétorquerons que tous les corps matériels sont des créatures, donc aussi 'Isa. Si Dieu est illimité, il est utopique d'affirmer que la Parole illimitée se soit unie à l'humanité limitée, comme l'eau se mélange au vin ou que le feu s'unit au charbon. Un tel raisonnement ne peut s'appliquer qu'à des éléments du monde physique.
Je pense que la conception coranique concernant la personne du Christ est basée sur deux propositions apparemment énigmatiques et qui demeurent obscures à l'homme naturel.
La première proposition reconnaît que 'Isa, en tant que fils de Marie, était le serviteur de Dieu (19.30); cela était déjà annoncé dans les prophéties d'Esaïe 52.12 et 53.11: Voici mon serviteur, il prospèrera; il montera, il s'élèvera, il sera très haut placé... par la connaissance qu'ils auront de lui, mon serviteur juste justifiera beaucoup d'hommes et se chargera de leurs fautes.
La seconde proposition reconnaît qu'il n'y a pas incompatibilité entre le statut de serviteur et l'affirmation du Coran qu'il est sa Parole jetée en Marie et un Esprit émanant de lui (4.171).
Quiconque examine avec soin la double teneur des versets coraniques susmentionnés y découvre comme l'écho de la déclaration de l'apôtre Paul dans l'épître aux Romains 1.1-4: Jésus-Christ... né de la descendance de David selon la chair, et déclaré Fils de Dieu avec puissance selon l'Esprit de sainteté par sa résurrection d'entre les morts.
Il est écrit dans le Coran: Oui, il en est de Jésus comme d'Adam auprès de Dieu: Dieu l'a créé de terre, puis il dit: Sois! et il est (Sourate Al `Imrân - La Famille d'Imrân - 3.59).
Dans le livre Jami al Bayan d'Abu Jaafar al Tabari, il est rapporté qu'Allah disait: Ô Mohammed! Dis aux Chrétiens de Najran que la création de 'Isa sans géniteur mâle était analogue à celle d'Adam à qui j'ai dit: Sois! et il fut, et cela sans géniteur mâle ou femelle. La création de 'Isa dans le sein de sa mère, sans homme, n'était pour moi pas un plus grand miracle que la création d'Adam.
Il est rapporté que Mohammed ibn Saad, citant son père et Ibn Abbas, disait: Un groupe de personnes venu de Najran arriva chez Mohammed; parmi eux furent As Sayyid et Al Aqib. Ils dirent à Mohammed: ‘Que dis-tu concernant notre Ami?’ Il répondit: ‘Et qui est-il?’ Ils dirent: ‘'Isa. Vous dites qu'il est un serviteur d'Allah.’ Mohammed répliqua: ‘Certainement, il est un serviteur d'Allah.’ Alors ils dirent: ‘N'as-tu jamais été informé sur 'Isa?’, et ils partirent sur le champ. Alors vint Gabriel envoyé par le Seigneur - Celui qui écoute et l'Omniscient - et dit: ‘Dis-leur, quand ils reviennent vers toi, que la création de 'Isa par Allah est analogue à celle d'Adam’.
Un autre récit de Mohammed ibn Husain, d'Ahmed ibn al Mufaddal et As Suddi rapporte: Quand Mohammed a été envoyé et que le peuple de Najran entendit parler de lui, quatre de leurs chefs, Al Aqib, As Sayyid, Masirjus et Jarijus vinrent auprès de lui et l'interrogèrent sur ce qu'il pensait de 'Isa. Il dit: ‘C'est un serviteur d'Allah et son Esprit et sa Parole!’ Ils dirent: ‘Non ! Il est Dieu. Il descendit du royaume céleste, entra en Marie, naquit et se manifesta.’ Avez-vous jamais vu un homme naître sans père? C'est alors qu'Allah envoya à Mohammed ce verset: ‘Isa, aux yeux de Dieu, est semblable à Adam’!
Un troisième récit de Al Qisam, de Ibn Juraij et de Ikrima dit: Nous avons entendu que les chrétiens de Najran ont envoyé à Mohammed une délégation, à la tête de laquelle il y avait Al Aqib et As Sayyid, qui dirent: ‘Ô Mohammed, pourquoi vilipendes-tu notre Ami?’ Il interrogea: ‘Qui est votre Ami?’ Ils répondirent: ‘'Isa, fils de Marie. Tu le rabaisses au rang d'un serviteur.’ A cela, Mohammed répliqua: ‘En vérité, il est un serviteur d'Allah et sa Parole jetée en Marie et un Esprit émanant de lui.’ Alors ils furent fâchés contre lui et dirent: ‘Si tu as raison, montre-nous un serviteur qui puisse ressusciter les morts, guérir les aveugles et les lépreux et, par son souffle, faire vivre un oiseau modelé d'argile, s'il n'est pas Dieu?’ Mohammed ne dit rien jusqu'à ce que Gabriel vînt lui dire: ‘Ô Mohammed, ils ont blasphémé, ceux qui disent qu'Allah est le Christ, le fils de Marie!’ Alors Mohammed reprit: ‘Ô Gabriel! ils me demandent de leur dire à qui 'Isa est semblable’, et Gabriel lui dit: ‘'Isa est semblable à Adam!’
Celui qui étudie le christianisme ne manquera pas d'être confronté à des questions nombreuses et importantes. La plus importante est probablement celle qui concerne la divinité du Christ, c'est-à-dire la ferme croyance des chrétiens que Jésus, né de la vierge Marie en Palestine et vivant sur notre terre pendant un certain temps, est le Fils de Dieu et Dieu le Fils.
Pour plusieurs, cette croyance semble d'un accès difficile; cependant, la présence de difficultés n'enlève rien au fait que le christianisme soit la seule vraie religion. La croyance des Chrétiens en l'existence de trois personnes en un seul et unique Dieu n'implique ni prééminence, ni préexistence de l'une d'elle. Dieu est un, mais il se révèle sous trois noms, dans le but de faire connaître son plan de rédemption.
Avant de commencer à étudier la divinité du Christ, il est nécessaire d'examiner, au préalable, les affirmations de la Bible concernant la paternité de Dieu, par rapport au Christ.
Dans l'Evangile de Luc, chapitre 1, versets 31 et 32 nous lisons que l'Ange du Seigneur dit à la vierge Marie: Voici: tu deviendras enceinte, tu enfanteras un fils et tu l'appelleras du nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut. Quand Jésus naquit, s'accomplit cette prophétie d'Esaïe: C'est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe: voici que la jeune fille est enceinte, elle enfantera un fils et lui donnera le nom d'Emmanuel - ce qui se traduit: Dieu avec nous (Esaïe 7.14 et Matthieu 1.22-23).
Puis, nous lisons, à propos du baptême de Jésus: Aussitôt baptisé, Jésus sortit de l'eau. Et voici: les cieux s'ouvrirent, il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et voici qu'une voix fit entendre des cieux ces paroles: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection (Matthieu 3.16-17).
De plus, lorsque Jésus était avec trois de ses disciples au Mont Hermon, et pendant qu'il parlait avec Moïse et Elie une nuée lumineuse les enveloppa. Et voici qu'une voix sortit de la nuée qui disait: ‘Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection. Ecoutez-le!’ (Matthieu 17.5).
Le Christ dit, dans une de ses paraboles: Moi, je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron (Jean 15.1). Puis, dans l'Evangile de Jean, au chapitre 10, versets 27 à 29, il déclare: Mes brebis entendent ma voix. Moi je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle; elles ne périront jamais, et personne ne les arrachera de ma main... et personne ne peut les arracher de la main de mon Père. Et: je m'en vais au Père, et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils (Jean 14.12-13).
Quand les juifs se glorifiaient devant le Christ, parce que Moïse leur avait donné la manne dans le désert, il leur répondit: En vérité, en vérité, je vous le dis, ce n'est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel, mais mon Père vous donne le vrai pain venu du ciel (Jean 6.32).
A d'autres, Jésus fit cette réponse: En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire par lui-même, mais seulement ce qu'il voit faire au Père; et tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait également. Car le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu'il fait... comme le Père ressuscite les morts et les fait vivre, de même aussi le Fils fait vivre qui il veut. De plus, le Père ne juge personne, mais il a remis tout jugement au Fils, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. (Jean 5.19-23). Puis il ajouta: En vérité, en vérité, je vous le dis, l'heure vient - et c'est maintenant - où les morts entendront la voix du Fils de Dieu; et ceux qui l'auront entendue vivront (Jean 5.25).
Plus tard, quand il enseignait la foule, il dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, quiconque commet le péché est esclave du péché. Or l'esclave ne demeure pas toujours dans la maison; le fils y demeure pour toujours. Si donc le Fils vous rend libre, vous serez réellement libres (Jean 8.34-36).
Dans un autre dialogue, Jésus déclara: Mon Père travaille jusqu'à présent. Moi aussi, je travaille. A cause de cela, les Juifs cherchaient encore plus à le faire mourir, non seulement parce qu'il violait le sabbat, mais parce qu'il disait que Dieu était son propre Père se faisant ainsi lui-même égal à Dieu (Jean 5.17-18).
Un autre jour, il dit à ses auditeurs: Tout m'a été remis par mon Père, et personne ne connaît le Fils, si ce n'est le Père, personne non plus ne connaît le Père si ce n'est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos (Matthieu 11.27-28).
On se rend compte, en examinant ces déclarations cruciales, que nul homme ordinaire, nul prophète, nul apôtre, nul ange du ciel, nul archange ne peuvent percer le secret de la personne extraordinaire de Jésus-Christ. Les déclarations ci-dessus montrent que la nature de Jésus-Christ est illimitée, et que nul ne peut comprendre pleinement, si ce n'est le Père. Si Jésus n'avait été qu'un homme ordinaire, ces affirmations auraient été complètement inappropriées.
A n'en pas douter, ces glorieuses déclarations nous apprennent qu'une des fonctions du Christ a été de nous révéler le Père, l'Invisible, auquel il est éternellement uni.
Cela peut sembler mystérieux et difficile à comprendre. Cependant, le Saint-Esprit a inspiré le rédacteur de l'Evangile de Jean pour clarifier ce mystère, et cela dans maints endroits, dont le plus clair est celui-ci: Personne n'a jamais vu Dieu; Dieu le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l'a fait connaître (Jean 1.18). Ce verset affirme que nul humain n'a jamais vu Dieu, ni n'a une pleine connaissance de ses attributs divins. Tout ce que les hommes connaissent de Dieu leur a été communiqué par révélation ou par vision, non par connaissance directe. Ni Moïse, ni les autres prophètes n'ont jamais vu Dieu directement. Ils reçurent leurs informations par révélation et l'auteur de celle-ci était la seconde personne de la Divinité, Jésus-Christ, le Fils de Dieu; en effet, selon ses propres affirmations, il est le seul à connaître et à révéler les pensées du Dieu trinitaire, ainsi que ses desseins, car lui seul est Dieu manifesté en chair (1 Timothée 3.16).
En disant à ses disciples: Moi et le Père nous sommes un (Jean 10.30) et encore: Celui qui m'a vu a vu le Père. Je suis dans le Père... et le Père est en moi (Jean 14.9-11), Jésus atteste son unité avec le Père, ce qui, en d'autres termes, veut dire que lui et le Père sont de la même essence et partagent la même gloire, le même rang, le même pouvoir, la même volonté, les mêmes desseins.
Quand Jésus interrogea ses disciples: ‘Qui dites-vous que je suis?’ Simon-Pierre répondit: ‘Tu es le Christ, le Fils de Dieu vivant’ (Matthieu 16.15-16).
L'apôtre Jean écrit: Nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu, et qu'il nous a donné l'intelligence pour connaître celui qui est le Véritable; et nous sommes dans le Véritable en son Fils Jésus-Christ. C'est lui le Dieu véritable et la vie éternelle (1Jean 5.20).
L'apôtre Paul déclare: Mais lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme, né sous la loi, afin de racheter ceux qui étaient sous la loi, pour que nous recevions l'adoption (Galates 4.4-5).
Salomon le Sage écrit: Qui a serré les eaux dans un vêtement? Qui a établi toutes les extrémités de la terre? Quel est son nom, et quel est le nom de son fils, si tu le sais? Toute parole de Dieu est éprouvée. Il est un bouclier pour ceux qui se réfugient en lui (Proverbes 30.4-5).
Daniel s'exprime ainsi: Je regardais pendant mes visions nocturnes, et voici que sur les nuées du ciel arriva comme un fils d'homme; il s'avança vers l'ancien des jours, et on le fit approcher de lui. On lui donna la domination, l'honneur et la royauté; et tous les peuples de toutes langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle qui ne passera pas, et sa royauté ne sera jamais détruite (Daniel 7.13-14).
Jean-Baptiste a dit: Vous-mêmes m'êtes témoins que j'ai dit: Moi je ne suis pas le Christ, mais j'ai été envoyé devant lui... Celui qui vient d'en haut est au-dessus de tous... Il rend témoignage de ce qu'il a vu et entendu, et personne ne reçoit son témoignage... Le Père aime le Fils et a tout remis dans sa main. Celui qui croit au Fils a la vie éternelle; celui qui ne se confie pas au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui (Jean 3.28-36).
Après lecture de ces témoignages prophétiques, il faut retenir que le Christ y est dépeint comme Fils de Dieu et cela, parce qu'il est la seconde personne de la divinité. Les mots “Fils” et “Père”, dans la foi chrétienne n'ont, il faut bien le comprendre, rien à voir avec l'idée humaine de paternité et de filiation.
Le Fils est appelé dans la Bible: la Parole (Jean 1.1), l'image du Dieu invisible (Colossiens 1.15), le rayonnement de Sa gloire et l'expression de Son être (Hébreux 1.3) et Emmanuel [ce qui veut dire Dieu avec nous] (Esaïe 7.14; Matthieu 1.23).
Tous ces titres élucident le sens du mot “Fils”. Comme la Parole manifeste la pensée, de même, la “Parole incarnée” révèle Dieu et exprime son dessein à l'égard de l'humanité. Comme un portrait représente son modèle, ainsi Jésus représente Dieu; et comme la lumière qui est une émanation du soleil, en révèle la gloire, de même Jésus est le rayonnement de la gloire de Dieu et le reflet de la splendeur cachée de Dieu. Mais, à cause de l'immensité de l'amour de Dieu, il masqua cette splendeur pendant son séjour terrestre sous le revêtement de la chair afin que nous puissions voir et entendre Dieu.
En conclusion de tout ce qui précède, nous reconnaissons que le Fils était l'envoyé qui révéla la divinité, qu'il était le moyen pour Dieu de se révéler véritablement aux sens humains. De même, le Saint-Esprit, la troisième personne de la divinité est le médiateur entre Dieu et la conscience humaine, car nous ne pouvons pas comprendre la vraie nature de la révélation sans l'intervention du Saint-Esprit; c'est lui qui nous dirige vers la compréhension des mystères de la révélation. Nul... ne peut dire: Jésus est Seigneur! si ce n'est par le Saint-Esprit. C'est ce que déclare, en 1 Corinthiens 12.3, l'apôtre Paul, inspiré par l'“Esprit de Vérité”.
Il est possible que le mot “Fils” déconcerte encore quelques-uns, parce qu'ils s'imaginent, à cause de l'idée qu'ils se font du mot “père”, que le Père précède le Fils dans le temps, ce qui établirait entre eux une disparité chronologique et une différence de statut. Cependant, nous pouvons certifier que le mot “Fils” n'implique ni primauté, ni priorité temporelle entre “Fils” et “Père”, puisque le mot “Père” ne peut être utilisé pour Dieu que s'il y a un “Fils”, et que le mot “Fils” requiert celui de “Père”.
Nous pouvons affirmer, à partir de la Bible, que, de toute éternité Dieu avait le titre de “Père”; cela implique obligatoirement l'existence, de toute éternité, du “Fils”. Ceci devrait lever la confusion dans laquelle plusieurs sont tombés quant à l'égalité Père-Fils, confusion basée sur l'idée que le “Père” doit précéder le “Fils”, et qu'un laps de temps doit les séparer. Une autre façon, plus simple, est de dire que personne ne devient “père” avant l'arrivée à l'existence de son “fils”. Au regard de Dieu et de son Fils Jésus-Christ, toute disparité chronologique est inexistante ou imaginaire. Ajoutons à cela que Dieu n'engendre pas et n'est pas engendré, comme l'entendent les hommes. Nous devons absolument abandonner cette dernière conception trop terre-à-terre et raisonner de façon plus rationnelle.
Nous utilisons bien l'expression “fils de la vérité” ou “fils de la lumière” pour indiquer la ressemblance entre eux et la vérité ou la lumière. C'est en ce sens que Jésus est appelé “Fils de Dieu”: il y a complète ressemblance entre Père et Fils, dans la personne du Dieu unique. Jésus est appelé “Fils” puisqu'il est la seule, parfaite et éternelle révélation de la personne de Dieu, aux hommes, ainsi que nous le lisons en Hébreux 1.1-2: Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu nous a parlé par le Fils en ces jours qui sont les derniers. Il l'a établi héritier de toutes choses, et c'est par lui qu'il a fait les mondes. Dans l'évangile de Jean, nous apprenons que c'est Jésus qui a révélé la gloire de Dieu: La Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père (Jean 1.14).
Que disent les gens que je suis? Jésus posa cette question à ses disciples, il y a environ vingt siècles. C'est une question de première importance, et qui continue à nous être posée, jusqu'à l'époque actuelle. Peut-être est-ce même la question majeure posée à travers l'histoire: elle implique la plus décisive et la plus importante prise de position pour l'humanité entière. Cette question demeurera en permanence; car sa réponse trace la ligne de démarcation décisive entre croyances, mentalités, civilisations et cultures diverses. La destinée de chaque homme dépend de la réponse ferme et péremptoire qu'il donne à la question de Jésus.
Une des caractéristiques spécifiques du christianisme est qu'il n'est ni troublé, ni inquiet sur ce que l'on dit du Christ, son Seigneur. Le christianisme s'édifie et s'affermit, et les portes de l'enfer ne sauront prévaloir contre lui. D'ailleurs, le Christ lui-même ratifie, au plus haut degré, la liberté de pensée. Jamais on ne l'a vu contraindre quelqu'un ou lui imposer telle ou telle doctrine ou le faire œuvrer contre sa volonté. Carnegie Simpson disait que le christianisme, à travers sa longue histoire, n'a jamais reconnu comme authentique la foi en Christ, si elle a été arrachée à la pointe de l'épée, mais seulement celle qui repose sur une pleine conviction, qui régit à la fois le cœur et la pensée. En accord avec ce principe, nous déclarons, qu'aujourd'hui encore, nous ne désirons pas recruter des hommes qui croiraient en la divinité du Christ par contrainte ou qui accepteraient d'emblée, sans examen préalable, nos opinions et en deviendraient les fanatiques défenseurs, s'indignant à l'écoute d'un autre point de vue. Au contraire, nous nous efforcerons de présenter ci-après, avec déférence, les différentes opinions concernant le Christ, en examiner les points forts et les points faibles, en vue d'aboutir à l'entière vérité. Les opinions divergent essentiellement sur trois points: la divinité de Jésus, son humanité et l'articulation des deux dans la personne du Christ.
Un des plus étranges concepts de la divinité fut, certainement, celui des gnostiques; ils réfutaient l'idée de l'incarnation, à laquelle adhérait l'immense majorité des chrétiens de leur temps. Les gnostiques reconnaissaient la divinité du Christ, mais rejetaient son humanité. Ils disaient que le Christ avait paru sous une apparence humaine, mais sans posséder un corps humain réel; de ce fait, il n'est pas réellement né. Il n'a pas non plus souffert et n'est pas mort réellement, puisque son corps était un fantôme ou une simple apparence devenue visible aux yeux des hommes. Son corps n'aurait pas été matériel, comme le sont les corps des autres hommes, mais constitué d'une substance céleste. Cette idée ne peut être soutenue à la lumière de la vérité révélée dans la parole inspirée de Dieu. Nous lisons en effet, dans la première épître de Jean, chapitre 4, versets 1 à 3: Bien-aimés, ne vous fiez pas à tout esprit; mais éprouvez les esprits, pour savoir s'ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde. Reconnaissez à ceci l'Esprit de Dieu: tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu en chair est de Dieu; et tout esprit qui ne confesse pas Jésus, n'est pas de Dieu, c'est celui de l'antichrist, dont vous avez appris qu'il vient, et qui maintenant est déjà dans le monde.
L'opinion, selon laquelle le Christ était exclusivement un homme, n'est pas moins étrange que la précédente. Les adeptes d'une secte proclamaient l'humanité du Christ, mais non sa divinité. Ils disaient que Jésus est l'homme parfait, c'est-à-dire l'homme le plus élevé du monde, et qu'il doit être honoré en tant que leader suprême, héros merveilleux et glorieux et en tant que martyr. Sans doute la plus claire réfutation de cette hérésie est la déclaration du Dr Conrad: Ceux qui sont arrivés à cette conclusion se sont fortement fourvoyés; il ne leur est pas possible de soutenir que le Christ est un leader et un héros et, en même temps, refuser d'accepter ce qu'il a affirmé être lui-même. Car dans ce cas, le Christ serait, soit le plus grand abuseur, soit le plus grand abusé. Dans les deux cas, il serait à plaindre. Et ce serait folie de lui accorder une place d'honneur. En réalité, si le Christ n'est pas digne d'adoration, alors il n'est digne d'aucune considération; puisqu' il aurait revendiqué, indûment, pour lui-même, adoration et majesté.
Le titre de ce paragraphe résume l'enseignement correct qui a prévalu dans l'Eglise. Cette doctrine est appelée au triomphe, à la suprématie, à l'universalité. Ce credo de l'Eglise continue à être proclamé dans le monde entier, de génération en génération. Le sommaire de cette doctrine s'exprime ainsi: le Christ a deux natures: il est parfaitement Dieu et parfaitement Homme.
Les questions qui peuvent être posées sont les suivantes: Quels sont les mobiles et les raisons qui ont poussé les hommes et les Conciles à croire en la divinité du Christ? Et: Comment ces mobiles et ces raisons ont-ils pu se propager et s'enraciner si fermement dans les mentalités, au point que la divinité du Christ soit devenue un dogme de foi, pour lequel des gens se sont sacrifiés jusqu'au martyre? Et encore: Pourquoi les gens - et parmi eux plusieurs des plus grand penseurs de l'humanité et des plus grands génies de tous les temps - croient-ils en sa divinité? Et quelles sont les preuves irréfutables et déterminantes sur lesquelles ils se basent?
Ces questions doivent absolument recevoir une réponse, d'abord pour étayer notre propre foi, puis pour convaincre les gens du bien-fondé de notre croyance en la divinité et en l'incarnation du Christ; cela nous oblige à présenter maintenant, sur ces questions, des arguments convaincants et contraignants.
De nombreux textes prophétiques ont été promulgués successivement, dès le début de l'histoire et jusqu'aux derniers livres de l'Ancien Testament, c'est-à-dire sur une durée de près de 4000 ans. Il est impossible que ces textes aient été manipulés, inventés ou altérés par les chrétiens, puisqu'ils étaient écrits sur des rouleaux sacrés, avant l'avènement du christianisme. Les derniers d'entre eux furent écrits environ quatre siècles avant la venue du Christ. Et ces prophéties révélèrent qu'une personne divine devait venir du ciel sous forme humaine et être le Sauveur du monde. Cette personne devait naître d'une femme, être de la descendance d'Abraham, de la tribu de Judas et de la famille de David. Cet être exceptionnel naîtra d'une vierge chaste et pure, et son lieu de naissance sera Bethléem, la cité de David. En même temps, il est le Dieu tout-puissant et éternel. Cela ne peut survenir que par incarnation et union de la divinité et de l'humanité. Les textes qui suivent sont parmi les plus clairs et les plus incontestables.
Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, et la souveraineté reposera sur son épaule; on l'appellera Admirable, Conseiller, Dieu Puissant, Père éternel, Prince de la paix (Esaïe 9.6).
Et dans Esaïe 7.14: C'est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe, voici que la jeune fille est enceinte, elle enfantera un fils et lui donnera le nom d'Emmanuel.
Matthieu 1.23 nous apprend que le nom “Emmanuel” signifie “Dieu avec nous”.
Oracle de l'Eternel à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied (Psaume 110.1). Ce texte est très significatif; il ne s'explique qu'en croyant en l'existence d'un éternel dialogue entre le Père et le Fils, puisqu'il est certain qu'ici c'est Dieu qui a parlé.
Spurgeon, un célèbre prédicateur et un homme de Dieu a dit: Le Christ est le point central du monde. Toutes les lignes de l'histoire convergent vers lui, et toutes les prédictions concourent à accomplir sa volonté; les ultimes objectifs de la vie s'accomplissent en sa personne.
On peut ajouter à tout cela que les miracles et les merveilles qu'il a accomplis témoignent de la véracité de tout ce qu'il a proclamé; ainsi toutes ses déclarations doivent être reconnues comme contraignantes et irréfutables. Enfin, le Christ s'est attribué vingt qualificatifs, qui ne peuvent être attribués qu'à Dieu seul. Parmi les plus importants figurent les quatre suivants.
Une des plus monumentales déclarations que Jésus ait jamais prononcées est, peut-être, celle qu'il fit aux chefs religieux juifs: En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu'Abraham fut, moi, je suis (Jean 8.58). L'expression “Je suis” est celle-là même que Dieu utilisa pour se désigner, en réponse à la question de Moïse: Moïse dit à Dieu: ‘J'irai donc vers les Israélites et je leur dirai: “le Dieu de vos pères m'a envoyé vers vous”. Mais s'ils me demandent quel est son nom, que leur répondrai-je?’ Dieu dit à Moïse: ‘Je suis celui qui suis.’ Et il ajouta: ‘c'est ainsi que tu répondras aux Israélites: “Celui qui s'appelle ‘Je suis’ m'a envoyé vers vous”’ (Exode 3.13-14). Ces deux textes nous apprennent que le Christ proclame être le même Dieu que celui qui apparut à Moïse dans le buisson ardent du mont Horeb.
De même, dans sa prière d'intercession, dite prière sacerdotale, le Christ dit: Et maintenant, toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j'avais auprès de toi, avant que le monde fût (Jean 17.5). Et un peu plus tard, il dit: Père, je veux que là où je suis, ceux que tu m'as donnés soient aussi, afin qu'ils contemplent ma gloire, celle que tu m'as donnée, parce que tu m'as aimé avant la fondation du monde. Ces paroles attestent l'éternelle préexistence du Christ et réduisent au silence toute langue qui prétend le contraire.
Dans un dialogue avec plusieurs Juifs, Jésus leur dit: Vous êtes d'en bas; moi, je suis d'en haut. Vous êtes de ce monde, moi je ne suis pas de ce monde (Jean 8.23).
Et, dans sa discussion avec Nicodème, un chef religieux, il dit: Personne n'est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme (Jean 3.13). Ailleurs, nous lisons encore: Je suis l'Alpha et l'Oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin (Apocalypse 22.13).
Notons qu'ici Jésus ne parle pas seulement de sa descente du ciel, mais encore de son existence céleste, alors même qu'il était sur terre.
Dans l'Evangile selon Matthieu, au chapitre 18 et au verset 20, nous trouvons cette déclaration de Jésus: Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d'eux. Après sa résurrection, Jésus dira à ses disciples: Allez, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde (Matthieu 28.19-20).
En apparaissant à Jean sur l'île de Patmos, Jésus dit: Oui, je suis l'Alpha et l'Oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était et qui vient (Apocalypse 1.8).
Les versets bibliques suivants manifestent son pouvoir créateur.
Tout a été fait par elle (la Parole), et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes (Jean 1.3-4).
Car en lui tout a été créé dans les cieux et sur la terre, ce qui est visible et ce qui est invisible, trônes, souverainetés, principautés, pouvoirs (Colossiens 1.16).
... et de mettre en lumière la dispensation du mystère caché de toute éternité en Dieu, le créateur de toutes choses (Ephésiens 3.9).
Lorsqu'il fut près de la porte de la ville, voici qu'on portait en terre un mort, fils unique d'une veuve; et il y avait avec elle une foule considérable de la ville. Le Seigneur la vit, eut compassion d'elle et lui dit: ‘Ne pleure pas!’ Il s'approcha et toucha le cercueil. Ceux qui le portaient s'arrêtèrent. Il dit: ‘Jeune homme, je te le dis, lève-toi!’ Et le mort s'assit et se mit à parler. Jésus le rendit à sa mère (Luc 7.12-15).
Après avoir dit cela, il cria d'une voix forte: ‘Lazare, sors!’ Et le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandelettes, et le visage enveloppé d'un linge. Jésus leur dit: ‘Déliez-le, et laissez-le aller’ (Jean 11.43-44).
Lorsque le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s'assiéra sur son trône de gloire. Toutes les nations seront assemblées devant lui. Il séparera les uns d'avec les autres, comme le berger sépare les brebis d'avec les boucs (Matthieu 25.31-32).
Le Père ne juge personne, mais il a remis tout jugement au Fils (Jean 5.22).
Que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père (Jean 5.23).
L'adoration du Fils et du Père était pratiquée par des hommes pieux de l'Ancien Testament. David disait: Servez l'Eternel avec crainte, soyez dans l'allégresse, en tremblant. Embrassez le Fils, de peur qu'il se mette en colère, et que vous périssiez dans votre voie (Psaume 2.11-12).
Les juifs étaient toujours convaincus que Dieu seul avait le pouvoir de pardonner les péchés; aussi furent-ils étonnés lorsque, guérissant le paralysé, Jésus lui dit: Mon enfant, tes péchés te sont pardonnés (Marc 2.5). Comme les juifs étaient troublés par ces paroles, et Jésus connaissant leurs pensées, leur dit: Pourquoi faites vous de tels raisonnements dans votre cœur? Qu'est-ce qui est plus facile, de dire au paralytique: Tes péchés sont pardonnés, ou de dire: Lève-toi, prends ton lit et marche? Or, afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés: Je te l'ordonne, dit-il au paralytique: Lève-toi, prends ton lit et va dans ta maison. Et à l'instant, il se leva, prit son lit et sortit en présence de tous, de sorte qu'ils étaient hors d'eux-mêmes et glorifiaient Dieu en disant: Nous n'avons jamais rien vu de pareil (Marc 2.8-12).
L'Evangile de Jean rapporte cette parole de Jésus: Mes brebis entendent ma voix. Moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle; elles ne périront jamais (Jean 10.27-28).
Jésus lui-même a déclaré: Moi et le Père, nous sommes un (Jean 10.30). Et encore: Celui qui m'a vu, a vu le Père. Comment dis-tu: Montre-nous le Père? Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi?... Croyez-moi, je suis dans le Père et le Père est en moi. Sinon, croyez à cause de ces œuvres (Jean 14.9-11).
Il est indubitable que Jésus ait accepté d'être adoré, ce qui est interdit à tout mortel. L'aveugle-né guéri adora Jésus. Lorsque Jésus le rencontra, il lui demanda: Crois-tu au Fils de l'homme? Il répondit: Qui est-il Seigneur, afin que je croie en lui? Tu l'as vu, dit Jésus, et celui qui te parle, c'est lui. Alors il dit: Je crois Seigneur. Et il l'adora (Jean 9.35-38).
Le témoignage des ses apôtres, qui ont vu sa gloire, est clair, complet et irrécusable. Les passages suivants ne sont pas du tout exhaustifs; ils sont donnés à titre d'exemples.
Ce disciple, après la résurrection de Jésus, quand il vit les marques des clous dans ses mains et la cicatrice du coup de lance dans son côté, dit: Mon Seigneur et mon Dieu! (Jean 20.28).
Ce disciple inspiré écrit dans sa première épître, chapitre 5, verset 20: Nous sommes dans le Véritable, en son Fils Jésus-Christ. C'est lui le Dieu véritable et la vie éternelle.
Les chrétiens croient que Dieu est une personne vivante, mais de nature immatérielle, qu'on ne peut voir, ni toucher et qui ne peut être appréhendé par nos sens, ainsi que Jésus l'a dit: Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit et en vérité (Jean 4.24). Dieu est aussi le Père des esprits humains, puisqu'il les créa à son image et selon sa ressemblance, comme nous pouvons le lire dans la Bible: Dieu dit: ‘Faisons l'homme à notre image et selon notre ressemblance’ (Genèse 1.26). Ce Dieu créateur est un seul Dieu, comprenant trois personnes: le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
Quand nous méditons cet article de foi, nous sommes obligés de reconnaître que nous sommes en face d'un profond mystère, touchant la vie et l'existence. Saint Augustin reconnut, et après lui le grand réformateur Calvin, que la langue latine, bien qu'elle soit riche, belle et précise, est tout-à-fait incapable d'exprimer la profondeur de ce mystère.
Une chose est sûre: c'est que les chrétiens ne tirent pas leur croyance de “l'unité dans la diversité” (la trinité dans la divinité) d'aucune source humaine, mais ils y croient comme à un fait révélé par Dieu, du début à la fin de la Bible, sans aucune note discordante.
Avant d'aborder l'étude du dogme de la trinité, il est préférable de rassembler les diverses données apparues au cours de l'histoire de l'Eglise, et qui ont, finalement, abouti à une formulation de la foi permanente, définitive et inchangeable.
Les chrétiens du temps des apôtres, et jusqu'au deuxième siècle, ne songèrent ni à rédiger une formulation définitive de leurs croyances, puisqu'ils y adhéraient et les pratiquaient telles qu'elles figurent dans la Bible, ni à les réduire par des dogmes unificateurs. Car, quand des problèmes ou des difficultés surgissaient, ils pouvaient se référer aux apôtres ou à leurs successeurs directs.
Cependant, quand naquirent diverses hérésies, dont les plus importantes concernaient le statut du Christ ou la venue du Saint-Esprit de Dieu, il devint urgent, pour l'Eglise, de préciser sa doctrine concernant ces questions, et cela plus particulièrement quand apparurent les doctrines de Sabellius et d'Arius.
Le premier soutenait qu'il n'y avait pas, dans le Dieu unique, de trinité. Pour lui les mots “Père”, “Fils” et “Esprit Saint” n'étaient que des “théophanies”, des “modes” de manifestation de Dieu. Cette doctrine a été appelée “modalisme”
Le second nia l'égalité des personnes au sein de la trinité: pour lui, le Fils et le Saint-Esprit ont été créés et ne sont donc pas les égaux du Père, mais lui sont inférieurs, même s'ils ont été créés dans la ressemblance de la nature divine.
L'Eglise rejeta ces doctrines parce qu'elles contredisent l'enseignement biblique qui établit clairement qu'il n'y a jamais eu d'époque où les trois membres de la trinité n'existaient pas. Le Fils fut avec le Père de toute éternité, comme nous le lisons dans le Psaume 110, verset 1: Oracle de l'Eternel à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied. Au Psaume 16, verset 8, repris par l'apôtre Pierre dans le livre des Actes, les paroles suivantes sont mises dans la bouche du Fils: Je voyais constamment le Seigneur devant moi, parce qu'il est à ma droite, afin que je ne sois pas ébranlé (Actes 2.25).
Un des hommes les plus éminents de l'Eglise, qui combattit les erreurs d'Arius et défendit la vraie foi, fut Athanase. Il réfuta les doctrines hérétiques et est l'auteur du célèbre credo dit d'Athanase, que je résumerai ainsi:
Quiconque désire le salut doit, avant toutes choses, demeurer dans la foi universelle de l'Eglise chrétienne.
Cette foi universelle est l'adoration de Dieu qui est un en trois et trois en un.
Nous ne devons pas confondre les trois, ni les séparer dans leur essence.
Le Père est un, le Fils est un et le Saint-Esprit est un, mais le Père et le Fils et le Saint-Esprit sont aussi uns en divinité et égaux en gloire et majesté éternelle.
Tel est le Père, tel est le Fils et tel est le Saint-Esprit.
Le Père est incréé, le Fils est incréé et le Saint-Esprit est incréé. Ce ne sont pas trois incréés, mais un incréé.
Le Père est illimité, le Fils est illimité et le Saint-Esprit est illimité. Ce ne sont pas trois illimités, mais un illimité.
Le Père est de toute éternité, le Fils est de toute éternité et le Saint-Esprit est de toute éternité. Ce ne sont pas trois qui sont de toute éternité, mais un seul qui est de toute éternité.
Le Père contrôle toutes choses, le Fils contrôle toutes choses et le Saint-Esprit contrôle toutes choses. Mais ce ne sont pas trois qui contrôlent, mais un seul.
Le Père est Dieu, le Fils est Dieu et le Saint-Esprit est Dieu, mais ce ne sont pas trois dieux, mais un seul Dieu.
Le Père est Seigneur, le Fils est Seigneur et le Saint-Esprit est Seigneur, mais ce ne sont pas trois Seigneurs, mais un seul Seigneur.
La foi chrétienne nous interdit de confesser que chacune des personnes est Dieu et Seigneur par elle-même; de même elle nous interdit de dire qu'il existe trois Dieux et trois Seigneurs.
Nous avons un Père et pas trois pères, un Fils et pas trois fils, un Saint-Esprit et pas trois esprits saints.
Aucune de ces trois personnes n'existe avant ou après les autres. De même aucune n'est plus grande ou moindre que les autres. Les trois Personnes sont éternelles et égales.
Ainsi, de tout ce qui vient d'être dit, il résulte que nous devons adorer l' “un dans les trois et les trois dans l'un”.
La vraie foi consiste à croire et à proclamer que notre Seigneur Jésus-Christ est Dieu, de l'essence du Père, engendré de toute éternité, mais qu'il est aussi vrai homme de par sa mère, et, en tant qu'homme, engendré dans le temps.
Et bien qu'il soit Dieu et Homme, il est un Christ et non deux; il est devenu homme, non en échangeant sa divinité contre son humanité, mais en amalgamant l'humanité avec la divinité.
Peut-être vous posez-vous ces questions: Qu'est-ce donc qui étaye cette doctrine? Quelle en est le fondement? Quelle est la preuve de sa véracité et de son irréfutabilité? Comment a-t-elle un tel degré d'influence, d'inaltérabilité et de permanence à travers l'Histoire?
Voici la réponse: l'unique et indispensable support de cette doctrine est la Bible. Il n'est pas possible, pour un homme, aussi grand penseur qu'il soit, de comprendre la nature de Dieu sans une révélation venant de Dieu lui-même. Tout ce qui vient d'une source extrabiblique concernant la trinité, la réflexion philosophique ou la spéculation rationnelle, ne sont que des tentatives d'explication ou des interprétations au moyen d'analogies. Peut-il en être autrement quand on touche à un des plus incompréhensibles mystères que l'homme ne puisse jamais rencontrer, le mystère de l'essence de Dieu?
Ce qui est certain, c'est que l'unité de l'essence divine que la Bible proclame - aussi bien l'Ancien que le Nouveau Testament - et qui va bien au-delà de tout essai de définition, est une unité parfaite manifestée dans la sainte trinité, à laquelle croient les chrétiens.
Les théologiens qui, partant de la Bible, ont étudié cette croyance et après l'avoir adoptée, l'ont fermement implantée et l'ont consignée dans le credo de leur Eglise. Le plus important des credo est celui de Nicée, dont voici l'énoncé:
Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant, qui a fait le ciel et la terre, et toutes les choses visibles et invisibles. Et en un seul Seigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu; qui est né du Père avant tous les siècles; Dieu de Dieu, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu; qui n'a pas été fait, mais engendré; consubstantiel au Père; par qui toutes choses ont été faites. Qui est descendu des cieux pour nous autres hommes, et pour notre salut; qui a pris chair de la vierge Marie par l'opération du Saint-Esprit; et qui s'est fait homme. Qui a aussi été crucifié pour nous sous Ponce-Pilate; qui a souffert, qui a été mis dans le sépulcre; qui est ressuscité le troisième jour, selon les Ecritures. Et qui est monté au ciel, qui est assis à la droite du Père, et qui viendra encore avec gloire pour juger les vivants et les morts, et dont le règne n'aura point de fin. Et au Saint-Esprit, Seigneur et vivifiant, qui procède du Père et du Fils; qui est adoré et glorifié conjointement avec le Père et le Fils; qui a parlé par les prophètes. Je crois l'Eglise une, sainte, universelle et apostolique. Je confesse qu'il y a un baptême pour la rémission des péchés, et j'attends la résurrection des morts et la vie du siècle à venir. Amen.
Il est vrai que la Bible dit: L'Eternel notre Dieu, l'Eternel est un (Deutéronome 6.4). Je suis l'Eternel, c'est là mon nom; et je ne donnerai pas ma gloire à un autre (Esaïe 42.8). Mais il y a d'autre part aussi quantité de versets qui montrent que dans la personne de Dieu, il y a “unité dans la pluralité”.
Par l'étude des Saintes Ecritures, nous découvrons que Dieu y est décrit, parce qu'il est une personne, avec certains attributs, tels l'ouïe, la vue, la parole, la connaissance, la volonté et l'amour. Ce sont là des liens qui lient Dieu à ses créatures, qui possèdent elles-aussi ces facultés. Dieu, cela est incontestable, posséda ces facultés depuis toujours et les exerça déjà avant la création de l'homme. Il lui fallait donc au minimum un partenaire intelligent en face de lui et qui soit l'objet de son amour. Cela rend tout-à-fait crédible une pluralité de personnes dans le Dieu unique.
Celui qui approfondit la foi chrétienne ne manquera pas de découvrir les faits suivants:
Chacune des trois personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, possède les titres et les attributs de la divinité et chacune, le Père, le Fils et le Saint-Esprit mérite honneur, foi et adoration.
Il est évident, pour la Bible, que le Fils est divin au même titre que le Père. Jésus lui-même a dit en Jean 5.23: Que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père.
La divinité du Saint-Esprit est, pour la Bible, tout aussi évidente que la divinité du Père et du Fils: Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit et en vérité (Jean 4.24).
Aussi, en étudiant la doctrine chrétienne, nous constatons que les trois noms de la sainte trinité, c'est-à-dire, le Père, le Fils et le Saint-Esprit ne sont pas l'expression de trois types de relations distinctes entre Dieu et ses créatures, comme l'indiqueraient les termes: “Créateur”, “Conservateur”, “Bienfaiteur”. Bien que cela ait été soutenu par certains, cette assertion est réfutée par les faits suivants.
Chacun, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, en parlant de lui-même, utilise le pronom: “Je”.
Chacun, en parlant de l'autre, directement ou indirectement, utilise les pronoms: “tu” ou “il”.
Le Père aime le Fils et le Fils aime le Père et le Saint-Esprit rend témoignage au Fils et le glorifie.
Partant de ces faits et vérités bibliques, les chrétiens ont apporté au monde leur extraordinaire doctrine: la foi en un seul Dieu et en la sainte trinité, Père, Fils et Esprit Saint.
Plusieurs diront que cet enseignement est en-dehors de notre champ de compréhension. Certes, mais cela n'affecte pas plus la doctrine chrétienne, que des faits scientifiques difficiles à comprendre n'affectent la Science. Nous devons confesser que nos intelligences limitées n'ont pas été créées pour jauger si une chose, située en-dehors de notre champ de compréhension, est possible ou non.
Les trois personnes sont identiques quant à leur divinité, leur seigneurie, leur éternité, etc. Nous allons voir maintenant ces identités.
Les Ecritures, données par inspiration divine, déclarent que chacune des personnes de la Trinité est Dieu.
Le Père: Que notre Seigneur Jésus-Christ lui-même et Dieu notre Père, qui nous a aimés et nous a donné par sa grâce une consolation éternelle et une bonne espérance... (2 Thessaloniciens 2.16).
Le Fils: Mais au Fils il dit: Ton trône, ô Dieu, est éternel (Hébreux 1.8).
Le Saint-Esprit: Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point de mentir à l'Esprit Saint?... Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu (Actes 5.3-4).
La Bible appelle “Seigneur” à la fois le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
Le Père: En ce moment même, Jésus tressaillit de joie par le Saint-Esprit et dit: Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre (Luc 10.21)
Le Fils: Il a envoyé la parole aux fils d'Israël, en leur annonçant la bonne nouvelle de la paix par Jésus-Christ; c'est lui le Seigneur de tous (Actes 10.36).
Le Saint-Esprit: Or, le Seigneur, c'est l'Esprit; et là où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté (2 Corinthiens 3.17).
Les trois personnes de la trinité sont éternelles.
Le Père: ... qu'on ait de la crainte et du respect devant le Dieu de Daniel. Car il est le Dieu vivant et il subsiste à jamais (Daniel 6.27).
Le Fils: Je suis l'Alpha et l'Oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était et qui vient, le Tout-Puissant (Apocalypse 1.8).
Le Saint-Esprit: Combien plus le sang du Christ - qui par l'Esprit éternel s'est offert lui-même sans tache à Dieu - purifiera-t-il notre conscience des œuvres mortes, pour que nous servions le Dieu vivant! (Hébreux 9.14).
Le Père: Un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, parmi tous et en tous (Ephésiens 4.6).
Le Fils: Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d'eux (Matthieu 18.20).
Le Saint-Esprit: Où irais-je loin de ton Esprit et fuirais-je loin de ta face? Si je monte aux cieux, tu y es; si je me couche au séjour des morts, t'y voilà. Si je prends les ailes de l'aurore, et que j'aille demeurer au-delà de la mer, là aussi ta main me conduira, et ta droite me saisira (Psaume 139.7-10).
Le Père: Mais l'heure vient - c'est maintenant - où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité (Jean 4.23).
Le Fils: C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père (Philippens 2.9-11).
Le Saint-Esprit: L'Esprit de gloire, l'Esprit de Dieu repose sur vous (1 Pierre 4.14).
Glorifiez donc Dieu dans votre corps... votre corps est le temple du Saint-Esprit (1 Corinthiens 6.20-19).
L'Esprit nous aide dans notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu'il convient de demander dans nos prières. Mais l'Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables (Romains 8.26).
Le Père: Il est appelé Vérité et dispensateur de vérité.
[Prière de Jésus adressée à son Père] Sanctifie-les par la vérité: ta parole est la vérité (Jean 17.17).
... Tu m'a libéré, Eternel, Dieu de vérité (Psaume 31.6).
Celui qui voudra être béni dans le pays voudra l'être par le Dieu de vérité (Esaïe 65.16).
Le Fils: Il se qualifie lui-même de vérité.
Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi (Jean 14.6).
Le Saint-Esprit:
Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Consolateur qui soit éternellement avec vous, l'Esprit de vérité, que le monde ne peut pas recevoir, parce qu'il ne le voit pas et ne le connaît pas; mais vous, vous le connaissez, parce qu'il demeure près de vous et qu'il sera en vous... L'Esprit de vérité qui provient du Père, il rendra témoignage de moi... Quand il sera venu, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité (Jean 14.16-17; 15.26; 16.13).
Le Père: Car le Père lui-même vous aime, parce que vous m'avez aimé, et que vous avez cru que je suis sorti d'auprès de Dieu (Jean 16.27).
Le Fils: Comme le Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimés (Jean 15.9)
... Christ a aimé l'Eglise et s'est livré pour elle (Ephésiens 5.25).
Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous fais connaître tout ce que j'ai appris de mon Père (Jean 15.14-15).
Le Saint-Esprit: Car ce n'est pas un Esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d'amour et de sagesse (2 Timothée 1.7).
Le Père: Dans sa prière sacerdotale, Jésus a dit: Père saint, garde-les en ton nom, ce nom que tu m'as donné (Jean 17.11).
Le Fils: L'ange, envoyé vers Marie pour lui annoncer la naissance de Jésus-Christ, lui dit: Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi le saint (enfant) qui naîtra sera appelé Fils de Dieu (Luc 1.35).
Simon Pierre lui répondit: Seigneur à qui irions-nous? Tu as les paroles de la vie éternelle. Et nous avons cru, et nous avons connu que c'est toi le Christ, le Saint de Dieu (Jean 6.68-69).
Le Saint-Esprit: N'attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption (Ephésiens 4.30).
Peut-être quelqu'un, qui refuse au Christ la divinité, fondera-t-il son objection sur les paroles du Christ dans l'Evangile de Jean: Moi, je ne peux rien faire par moi-même... je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé... Car le Père est plus grand que moi (Jean 5.30; 14.28).
A cette objection, nous répondrons que les déclarations de Jésus ne nient nullement sa divinité. Pour la rédemption du genre humain, il était nécessaire que la deuxième personne de la trinité s'incarne et accomplisse la volonté divine, en s'offrant elle-même pour expier les péchés de l'humanité. Cette incarnation entraîna un abaissement; mais, après avoir accompli sa mission, Jésus est monté au ciel et s'est assis, dans les lieux célestes, à la droite de Dieu, au-dessus de toute principauté, autorité, puissance, souveraineté, au-dessus de tout nom qui peut se nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. Il a tout mis sous ses pieds et l'a donné pour chef suprême à l'Eglise, qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous (Ephésiens 1.21-23).
Nous comprenons à travers l'enseignement des apôtres que l'œuvre de rédemption nécessitait un rédempteur humain qui puisse participer à la nature qu'il est venu sauver. Mais il fallait aussi qu'il soit Dieu pour avoir le pouvoir suprême de vaincre le péché et de délivrer du pouvoir du péché, ceux qui croient en lui. Tous ceux qui étudient la Bible y découvrent le profil de ce Rédempteur, de la Genèse à l'Apocalypse.
Quelques fois il apparaît comme un homme né d'une femme, né sous la loi, afin de racheter ceux qui étaient sous la loi, pour que nous recevions l'adoption (Galates 4.4).
D'autres fois, il apparaît comme Dieu et devient pour ses élus la cible de leur adoration et l'objet de leur foi.
Le Christ est un personnage étonnant: il est Dieu et Homme à la fois. Il a été, avant son incarnation, la visée des prophéties à travers les générations. Esaïe annonça sa venue dans la chair comme le plus grand des miracles et signes de Dieu, en disant: C'est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe, voici la jeune fille est enceinte, elle enfantera un fils et lui donnera le nom d'Emmanuel [ce qui signifie: Dieu avec nous] (Esaïe 7.14 et Matthieu 1.22-23). Esaïe décrit le Christ encore en ces termes: On l'appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix (Esaïe 9.5).
Certains disent que le Saint-Esprit n'est pas une personne de la trinité, mais plutôt une “force” ou une “puissance” de Dieu qui véhicule l'œuvre de Dieu dans l'univers et dans les cœurs. Mais les textes bibliques montrent clairement que le Saint-Esprit est une personne et pas seulement une force divine active en nous. D'une simple “force”, on ne saurait dire qu'elle possède la sainteté, la vérité, la sagesse ou de la volonté, ni qu'elle puisse parler ou qu'on puisse lui parler.
La Bible relate qu'au baptême du Christ, le Saint-Esprit descendit sur lui sous forme corporelle comme une colombe, et une voix venant du ciel disait à Jésus: Tu es mon fils bien-aimé, objet de mon affection (Luc 3.22). Cet épisode révéla, en même temps, les trois personnes: le Saint-Esprit descendit du ciel, le Père parla du haut du ciel à son Fils qui était sur terre.
De même la promesse de Jésus d'envoyer à ses disciples un autre Consolateur montre qu'il s'agit bien d'une personne. La personnalité du Saint-Esprit et sa place au sein de la trinité apparaissent aussi dans la bénédiction de l'apôtre Paul: Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous! (2 Corinthiens 13.13). De même, dans cette autre déclaration du même apôtre: Car par lui (Jésus) nous avons, les uns et les autres accès auprès du Père dans un même Esprit (Ephésiens 2.18).
Tous ceux qui étudient sérieusement la Bible trouvent de nombreux passages qui réfutent l'idée selon laquelle le Saint-Esprit est seulement une “force” divine. Un de ces passages est celui où l'apôtre Paul déclare que le Saint-Esprit a octroyé à l'Eglise de nombreux dons, parmi lesquels celui d'opérer des miracles (voir 1 Corinthiens 12.4-11). Si le Saint-Esprit était seulement une “force”, il ferait partie des “dons”. Comment pourrait-il alors distribuer des dons?
Il y a d'autres passages qui montrent que le Saint-Esprit est une personne et pas un simple don ou une simple force. Etudions les passages suivants:
Jésus retourna en Galilée, avec la puissance de l'Esprit (Luc 4.14).
Dieu a oint Jésus de Nazareth d'Esprit Saint et de puissance (Actes 10.38).
Que vous abondiez en espérance, par la puissance du Saint-Esprit (Romains 15.13).
Par la puissance des signes et des prodiges, par la puissance de l'Esprit (Romains 15.19).
Si l'argumentation de ceux pour qui le Saint-Esprit n'est qu'une puissance était juste, il faudrait alors lire les textes précédents ainsi: Jésus retourna avec la puissance de la puissance... Que vous abondiez par la puissance de la puissance. La bénédiction apostolique en 2 Corinthiens 13.13 deviendrait: Que la grâce du Seigneur, l'amour de Dieu et la communion de la sainte puissance soient avec vous tous. Aucune personne sensée ne saurait accepter de telles formulations!
Souvent on nous pose la question: Quelles sont vos arguments pour soutenir l'existence d'une pluralité de personnes au sein de la Divinité? Pour la Bible, l'unicité de Dieu est essentielle, ainsi que la reconnaissance qu'il n'y a, dans l'univers, nulle place pour quelqu'un de semblable à Dieu. Mais cela n'empêche pas qu'il puisse y avoir trois personnes qui soient unes dans leur essence.
Cette conclusion découle des textes de la Bible. Le mot généralement utilisé, dans l'Ancien Testament, pour désigner Dieu est un pluriel: “Elohim” et Dieu utilise très souvent le pronom “nous”. Un des textes les plus remarquables se trouve en Deutéronome 6.4: Ecoute, Israël! L'Eternel, notre Dieu, l'Eternel est un! Ici, les mots notre Dieu sont, dans le texte hébreu, au pluriel, bien que le dessein de ce texte soit de montrer l'unité de Dieu. Il y a beaucoup d'autres textes qui mentionnent Dieu sous forme plurielle, par exemple:
Faisons l'homme à notre image et à notre ressemblance (Genèse 1.26).
L'Eternel Dieu [Elohim] dit: Maintenant que l'homme est devenu comme l'un de nous (Genèse 3.22).
Allons, descendons: et là confondons leur langage (Genèse 11.7).
J'entendis la voix du Seigneur disant: Qui enverrai-je et qui marchera pour nous? (Esaïe 6.8).
Certains pensent que cette façon de s'exprimer est, pour Dieu, le moyen de se glorifier lui-même, comme le font les rois et qu'il s'agirait d'un “pluriel de majesté”. Mais ce que Dieu dit en Genèse 3.22, réfute cette idée: maintenant l'homme est devenu comme l'un de nous. Ce verset indique clairement l'existence d'un sujet qui parle et d'au moins un auditeur qui écoute.
Ce n'est pas parce que le mystère de la trinité est au-delà de notre compréhension si limitée qu'il faut la rejeter. Les révélations sur Dieu sont nombreuses, mais leur compréhension dépasse généralement notre entendement. Ainsi en est-il de son aséité (Dieu existe par lui-même), de son éternité, de son omniprésence, de son omniscience éternelle, de son statut de cause première de toute chose.
Même si la doctrine de la trinité est au-delà de notre compréhension, elle n'exclut pas l'unicité de Dieu et elle ne contient rien qui puisse inciter à rejeter cette unicité, ni rien qui ne soit inconcevable par la foi ou irrecevable par la raison, puisqu'elle ne signifie pas, il faut bien le redire, existence de trois dieux.
Quelqu'un pourra demander: La doctrine de la trinité est-elle d'un avantage pour la religion chrétienne? Oui, car la doctrine trinitaire éclaire bien d'autres enseignements bibliques importants.
L' “unité” sans la “trinité” limite la divinité et la vide de l'idée de bonheur et d'amour. En effet, on ne peut trouver qu'au sein du collège trinitaire un amour réciproque; celui-ci est, pour la divinité, la condition indispensable pour une félicité éternelle.
Chacun d'eux, le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont d'une seule et même substance. Ainsi le Fils a la pleine connaissance du Père et peut le révéler parfaitement. Le Saint-Esprit aussi possède la même essence divine et peut, lui aussi, la révéler aux hommes.
Au moyen des trois personnes, Dieu s'approche de ses créatures; sans cette approche, Dieu resterait loin de nous, complètement voilé à notre entendement et coupé de notre expérience humaine.
La seconde personne est devenue chair et a expié nos péchés. Depuis, elle intercède pour nous et est notre médiateur; elle est le moyen de notre justification, de notre réconciliation et de notre salut. L'apôtre dit: Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, sans tenir compte aux hommes de leurs fautes (2 Corinthiens 5.19). Il est aussi dit, concernant la troisième personne, le Saint-Esprit, qu'elle régénère nos cœurs, illumine nos esprits et nous sanctifie, ce qui nous rend capables d'entrer en la présence de Dieu. En vérité, sans trinité, Dieu ne pourrait pas être à la fois Rédempteur, Sauveur, Sanctificateur et Juge et répondre au besoin du pécheur, ce besoin de délivrance de la sanction de la loi qui, à cause du péché, le condamne.
Nous découvrons, dans le domaine des relations sociales et familiales, les vraies normes de la paternité auprès de la première personne, les vraies qualités filiales auprès de la seconde personne; cela revalorise les normes de la paternité et de la filialité humaines.
Indéniablement, si nous vidons la divinité de tout sentiment d'amour, Dieu devient un Seigneur puissant et sévère, dont la puissance et la sévérité nous écrasent et nous séparent de lui.
Si vous avez lu cette brochure avec soin, il vous sera facile de répondre aux questions suivantes:
Sur quels points, concernant la personne de Jésus, islam et christianisme sont-ils en accord?
Quelles sont les raisons qui poussèrent les musulmans à refuser l'enseignement de la trinité?
Comme les Evangiles ne renferment aucune mention concernant Mohammed le prophète, les musulmans, selon vous, ont-ils des raisons valables de dire que les Evangiles ont été falsifiés?
Quelles sont les caractéristiques particulières du Christ dans le Coran?
Quels miracles l'islam attribue-t-il au Christ, et qui ne figurent pas dans les Evangiles?
Est-on capable de percevoir la divinité du Christ à travers les textes coraniques?
Selon vous, quelles sont les raisons qui poussent l'islam à refuser la paternité divine?
Que conclut l'islam en ce qui concerne la divinité du Christ?
Comment répondriez-vous à l'imam Al Razi à propos de sa négation des doctrines chrétiennes sur le Christ?
Comment réfutez-vous l'affirmation de l'islam que Christ n'était qu'un serviteur?
Montrez brièvement ce que la Bible enseigne sur la divinité du Christ.
Dans les Evangiles, le Christ parle-t-il de ses relations avec la Divinité? Donnez des références.
Quels sont les témoignages sur la divinité du Christ donnés par les prophètes de l'Ancien Testament et les apôtres du Nouveau Testament?
Le Christ demande-t-il aux gens de l'honorer de la même manière qu'ils honorent le Père?
Comment qualifiez-vous les vues des gnostiques et des ariens qui jettent du discrédit sur la personne de Jésus?
Y a-t-il un psaume qui révèle la nature divine du Christ?
Comment, personnellement, expliquez-vous cette vérité que Dieu est une trinité?
Que répondez-vous à ceux qui disent que trinité signifie trois dieux?
L'expression “la sainte trinité” a-t-elle des racines dans les saints livres (Coran et Bible)?
Donnez un texte de la Bible qui montre l'unité de la trinité.
Si vous souhaitez rester en contact avec nous, vous pouvez nous envoyer les réponses au questionnaire par email ou par le formulaire de contact sur le web. Bien sûr nous sommes prêts à répondre à tous vos questions et attendons avec intérêt vos messages. S'il-vous-plaît, n'oubliez pas de mentionner votre nom, votre prénom et votre adresse email.
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